Les Marocains du monde ne veulent pas d’un vote par procuration lors des prochaines législatives, prévues le 25 novembre. Le Collectif des Associations Démocratiques Marocaines en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas le fait savoir à son tour. «C’est n’est pas sérieux et ce n’est pas honnête» de proposer aux immigrés de voter par procuration. C’est le point de vue d’Abdou Menebhi, qui préside ce collectif basé à Amsterdam, aux Pays-Bas. Le ministère de l’Intérieur avait évoqué des questions de «faisabilité» pour justifier l’impossibilité pour les MRE de pouvoir voter directement ou d’être élus dès le scrutin prochain.
En effet, la mise en pratique de ce droit reconnu par la nouvelle constitution passe par l’adoption d’une loi organique. Ce qui ne serait pas encore à l’ordre du jour. Mais une solution «transitoire» ne manque pas, selon le président du Collectif. Il propose d’ «intégrer les immigrés dans les listes nationales afin que les partis puissent proposer des candidats MRE». Car de son avis, ce ne serait «pas juste» qu’environ 10% de la population marocaine «manquent ces échéances électorales», bien qu’ «il n’y [ait] pas de débat politiques sur les immigrés».
Pas de partis ghettos
S’il souhaite une plus forte implication des MRE dans le champ politique marocain, le Collectif rejette tout de même la création d’un parti exclusivement dédié à cette communauté. Dans ce sens, «l’Alliance pour la patrie», formation politique en gestation et qui se veut représentatif des MRE, est qualifiée par Abdou Menebhi de «ghetto parti». «Nous sommes contre ces ghettos partis, lance le président du Collectif. Les immigrés marocains ne constituent pas une unité. Il y a parmi eux des gauchistes, des islamistes etc.». Vaudrait mieux laisser à chacun la liberté de choisir le parti auquel il veut adhérer, conclut-il.