Après les acquis constitutionnels, cap sur les partis politiques. Telle est la démarche entreprise par les associations «Cap Sud MRE» et «Génération France-Maroc» et 45 associations affiliées. La nouvelle constitution reconnaissant le droit de vote et d’éligibilité des MRE, il faut à présent pousser les partis politiques à intégrer dans leurs programmes certaines questions essentielles pour les MRE. Des questions qui contribuent à garantir une meilleure représentativité des MRE et à défendre leurs intérêts. C’est dans ce cadre que ces associations ont signé hier à Rabat une convention d’engagement avec le Parti du progrès et du socialisme (PPS) de Nabil Benabdallah.
Engagements
Cette convention comprend 11 propositions faites par ces associations composées de MRE et d’anciens expatriés s’activant aujourd’hui dans le royaume. La formation de Benabdallah s’engage ainsi à ne présenter sur les listes de représentants des MRE au parlement que des émigrés marocains, notamment ceux de la deuxième génération. Dans ce cadre, le SG du PPS appelle à l’inscription des candidats MRE sur la liste nationale lors des législatives.
De même, son parti s’engage, comme proposé par les associations, à inclure dans ses priorités le recrutement de MRE au sein des institutions du ministère des Affaires étrangères (ambassades, consulats), des douanes… pour une plus grande implication et appréhension des besoins des MRE. Le PPS se dit également d’accord à ce que le CCME soit prochainement dirigé par des MRE ainsi qu’à l’assujettissement de l’ensemble des biens des MRE au même régime fiscal que les autres Marocains non expatriés.
Influence des MRE
Pour Salem Fkire, président de «Cap Sud MRE», la signature de cette convention est un moyen de pousser les partis à plus de réalisme sur les questions relatives aux MRE. «Ce protocole engage le PPS. Demain, une fois qu’ils seront au pouvoir, nous leur rappellerons leurs engagements». A signaler que cette initiative vient des associations elles mêmes et non des formations politiques. «Nous avons approché plusieurs partis et le PPS a été le premier à réagir, indique Salem Fkire. Le PJD (Parti de la Justice et du Développement) devrait faire de même prochainement. Nous avons également eu un entretien avec le Mouvement Populaire», ajoute-t-il. Non sans rappeler que son association est «apolitique et ne donnera aucune consigne de vote». Elle informera néanmoins sur les partis qui ont accordé beaucoup plus d’attention à ses préoccupations.
Les associations «porte-parole» des MRE ne cessent d’essaimer depuis l’adoption de la nouvelle constitution. Chacune essayant de se placer sur la question, plaidant avec plus ou moins de sincérité pour la défense des intérêts des MRE. «Cap Sud MRE», fondée en mai 2010 par un groupe de chefs d’entreprises se dit elle plutôt intéressée par une vrai influence des MRE et n’a aucune prétention politique. «Aujourd’hui, tout le monde veut se placer. Le logo MRE est un logo lucratif. Les associations ne doivent pas faire de la compétition, mais plutôt chercher à avoir des résultats utiles aux MRE», estime le président de «Cap Sud MRE».