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Amérique du Sud : Le Maroc est-il préparé au changement de président au Paraguay ?

Le Paraguay aura, le 22 avril 2018, un nouveau président. Ce changement à la tête de l’Etat devrait interpeller les officiels marocains. Asunción a, contre vents et marées, pu maintenir son retrait de la «RASD», annoncé en janvier 2014. La formation qui dirige le pays n’est pas assurée de remporter les élections présidentielles. Un ex-religieux ambitionne de revenir au pouvoir et rééditer l'exploit de 2008.

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L'ancien ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar et son homologue paraguayen, le 14 janvier 2016 à Asunción. / Ph. MAP
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Après la normalisation des relations avec Cuba, le Maroc devrait s’intéresser à ce qui se passe au Paraguay. L’actuel chef de l’Etat Horacio Cartes, au pouvoir depuis le 15 août 2013, a renoncé sous la pression de la rue à amender la Constitution pour briguer un deuxième mandat à la tête de l’Etat. Après la dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989), le législateur local a limité les fonctions du président de la République à cinq années non renouvelables.

Les élections présidentielles sont prévues le 22 avril 2018. Un rendez-vous que la diplomatie marocaine devrait suivre avec un intérêt particulier. Et pour cause, c’est effectivement sous la présidence de Cartes qu’Asunción avait mis un terme, en janvier 2014, à sa reconnaissance de la «RASD».

Depuis, le pays a réussi malgré les pressions de l’Algérie à maintenir la même position. Ce qui n’est pas le cas pour le Panama et l’Equateur. Deux Etats qui avaient rompu les liens diplomatiques avec le Polisario, respectivement en novembre 2013 et juin 2014, pour ensuite faire des rétropédalages.

Un ex-religieux est le favori des sondages

Après la parenthèse de l’ex-évêque, Fernando Lugo (15 août 2008-22 juin 2012), conclue par une destitution, le Parti Colorado est revenu à occuper les commandes du pays. Une formation, créée en 1887, de tendance conservatrice et nationaliste et qui s’appuie pour étendre son influence sur les fonctionnaires, les notables et les investisseurs. Horacio Cartes est, d’ailleurs, issu du monde des affaires. Sous la dictature de Stroessner, le Colorado avait servi de parti de l’Etat.

L’échéance des présidentielles du 22 avril 2018 s’annonce difficile pour les partisans de Cartes. L’ex-évêque catholique Fernando Lugo, sénateur actuellement, entend se présenter à la course. Il serait même le favori des sondages. Quant au Colorado, pour l’instant, aucun prétendant à la succession de Cartes n’a manifesté publiquement sa candidature. Cartes qui jouit d’une influence au sein de sa formation politique devrait décider de l’identité de son successeur. Le vice-président Juan Afara, un fidèle de Cartes, est le mieux placer pour le remplacer lors des élections du 22 avril 2018.

Depuis que le Paraguay avait retiré sa reconnaissance de la «RASD», Rabat avait répondu à ce geste par l’ouverture d’une ambassade et par la promesse d’ouvrir son marché aux exportateurs paraguayens de viande. Le Maroc a également accordé, suite aux inondations de janvier 2016, une aide humanitaire d’un millions de dollars à ce pays.