Sans commune mesure avec les autres régions du Maroc, le Sahara est un exemple éloquent de l’économie de rente, avec à la clé 6 000 fonctionnaires fantômes, des centaines de milliers de cartes de la Promotion social et 5 000 entreprises domiciliées pour échapper au fisc, faisant de cette province un paradis fiscal local.
Deux semaines après que le conseil des oulémas a émis une fatwa contre la liberté de conscience, le ministre de tutelle s’est prononcé sur le sujet et a réduit la portée de la décision des oulémas à un simple «avis» qui n’engage en rien l’Etat.
En l’absence du ministre des Affaires étrangères, Saâdeddine El Othmani qui se trouve au Maroc, la délégation marocaine dépêchée, voilà deux semaines à Washington, a rencontré, hier, John Kerry.
Pas question pour les religieux du Maroc de laisser une femme diriger la prière. Une fatwa qui ne tient pas compte de certains faits avérés dans l’Histoire de l’islam, de surcroît du temps du Prophète.
C’est par «respect» des droits de l’Homme que Paris vient de mettre en garde les autorités marocaines contre l’usage de la force contre les manifestants au Sahara. Une position qui n’est guère surprenante de la part de François Hollande.
Au Maroc, il n’y a pas que les grandes enseignes politiques qui sont sujettes à de querelles entre leurs membres pour le leadership. Preuve en est avec ce qui se passe, actuellement, au parti de l’environnement et du développement durable.
Laâyoune renoue avec la tension, forces de l’ordre contre partisans de l’indépendance du Sahara. Le bilan, établi par Amnesty international, fait état d’une trentaine de blessés dans les rangs des manifestants. Celui des autorités locales déclarent la blessure de douze policiers.
La capitale américaine a accueilli la première prise de contact entre le Maroc et l’administration Obama. Une délégation, conduite par Taïeb Fassi Fihri, conseiller du roi, a pris langue avec Tom Donilon, chef du Conseil National de Sécurité. Un homme très proche du lobby juif aux Etats-Unis.
Dimanche 21 avril à Rabat, le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou ould Kablia, soutenait qu’ «il n'y a pas de conditions préalables» à la réouverture des frontières entres les deux pays, «mais il faut un environnement propice». Quelques jours après ces déclarations, Alger pose trois conditions à la réalisation d’une telle perspective.
Désormais, c’est sur le terrain des droits de l’Homme que la bataille du Sahara se joue. La résolution 2099 du Conseil de sécurité est un nouveau cahier des charges pour le Maroc. Le Polisario est conscient de l’enjeu, et hier ses sympathisants ont testé la réaction des forces de l’ordre en manifestant à Laâyoune et Boujdour.