La tension entre Rabat et Paris vient de franchir un seuil très critique et inattendu. Dans la soirée du mercredi 26 février, le département de Mustapha Ramid a annoncé, et sans le moindre préavis, la suspension de tous les accords et conventions de coopération judiciaire avec la France. Une première.
Une délégation israélienne a participé, à Tanger, à une réunion des élus de la région euro-méditerranéenne, en présence de deux ministres du gouvernement Benkirane. Un événement qui n’a pas attiré sur lui la foudre des antis-normalisation.
La crise qui couvait pendant plusieurs mois au sein de l’USFP a fini par éclater. Les opposants à Driss Lachgar ont finalement opté pour l’officialisation de la naissance de leurs courants : «Ouverture et démocratie». Et c’est Ahmed Zaidi qui en sera le porte-parole. Sauf coup de théâtre, l’annonce devrait se faire vendredi prochain à Rabat.
Début février, un juge de l’Audience Nationale à Madrid avait lancé un mandat d’arrêt international contre l’ancien président chinois, Jang Zemin, pour génocide au Tibet. George W Bush, sera-t-il le prochain sur la liste ? Un autre magistrat de la même juridiction vient de relancer une plainte déposée, par deux Marocains, contre l’ex-président américain.
Apparemment, la tension diplomatique entre le Maroc et la France ne résulterait pas simplement des plaintes contre le patron de la DGST, Abdellatif Hammouchi. Les propos du roi Mohammed VI, tenus hier à Abidjan, annonçant la fin des chasses gardées en Afrique laissent entendre que la crise entre Rabat et Paris serait beaucoup plus profonde.
Le ministre de l’Education nationale, Rachid Belmokhtar, inquiète le PJD. Les députés de la Lampe ont mis en place une commission chargée de rédiger un rapport sur la constitutionnalité de l’accord signé avec le ministre français Vincent Peillon. Les islamistes considèrent ce nouveau partenariat comme un cadeau offert à la langue française au détriment de l’arabe.
Quelques heures après l’annulation de la visite de Nicolas Hulot, l’envoyé spécial du président français pour la planète, François Hollande a téléphoné au roi Mohammed VI. Selon le cabinet royal, le locataire de l’Elysée a donné des «éclaircissements» au monarque.
Les relations entre le Maroc et la France traversent une nouvelle et mauvaise passe. Il faut dire que le passage d’un président de gauche au palais de l’Elysée semble toujours avoir un effet néfaste sur les rapports franco-marocains. Hier c’était Hassan II avec Mitterrand et aujourd’hui c’est Mohammed VI avec Hollande.
Alors que des centaines de personnes ont manifesté, mardi 18 février à Tanger, contre une exposition de photos de juifs du nord du Maroc, à Rabat se tenait une conférence scientifique à laquelle participaient des Israéliens. Mais cette dernière n’a pas suscité la moindre réaction dans les rangs des antis-normalisation avec Israël.
Yasmina Baddou est de nouveau sur la sellette. Cette fois, il ne s’agit pas de l’affaire de l'appartement de «trois pièces» à Paris, mais de millions de dirhams dilapidés dans l’achat de deux vaccins, sans l’aval de l’OMS et des organismes de contrôle au Maroc. Une succession d’irrégularités que le nouveau rapport de la Cour des comptes dénonce. La balle est, plus que jamais, dans le camp de Mustapha