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Maroc : Les émissions de CO2 augmentent à un rythme inférieur à celui du PIB par habitant

Le rapport entre la variation de variables environnementales, telles que les émissions de CO2 et la variation de variables économiques, tel que le PIB réel reste faible, selon une étude de l’OCP Policy Center.

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Photo d'illustration. / DR
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Des progrès, mais peut mieux faire. C’est, en substance, le constat qui ressort d’une étude publiée ce mois-ci par le Think tank marocain OCP Policy Center, intitulée «Découplage entre croissance économique et émissions de dioxyde de carbone dans le monde».

L’analyse planche sur «l’intensité carbone de l’économie, à travers un indicateur de découplage, défini comme le rapport entre la variation des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et du produit intérieur brut (PIB)», et s’attèle à mettre en avant «quelques tendances remarquables» observées chez certains pays.

Avant toute chose, la notion de «découplage» telle que mentionnée dans le rapport s’appuie sur le même principe que la théorie de la Courbe environnementale de Kuznets : plus la richesse d’un pays augmente, plus les individus choisissent la qualité de l’environnement une fois leurs besoins fondamentaux satisfaits. Grâce à cet indicateur, les économistes peuvent mesurer la corrélation entre les sphères économiques et environnementales.

En somme, il est défini comme «le rapport entre la variation de variables environnementales, telles que les émissions de CO2 et la variation de variables économiques, tel que le PIB réel, soit sous leur forme absolue ou par habitant». «On dit qu’il y a un découplage lorsque le rythme de croissance des émissions de CO2 devient moins rapide que celui du PIB pendant une période donnée», résume l’étude.

Faible découplage au Maroc

Ceci étant dit, revenons sur le concret. Si les émissions de CO2 se sont stabilisées à l’échelle mondiale pour la troisième année consécutive, «malgré une croissance économique marquée», des disparités se font jour entre les régions. Ainsi, l’Afrique, et le Maroc en particulier, attestent de résultats jugés mitigés. L’auteure de l’étude, la chercheuse Rim Berahab, pointe en effet «un faible degré de découplage (…) entre les émissions de CO2 et le PIB».

A l’instar du continent, le Maroc fait preuve d’un faible découplage : les émissions de CO2 continuent d’augmenter, mais à un rythme inférieur à celui du PIB par habitant. Les combustibles fossiles restent les matières dominantes en termes de consommation d’énergie. En 2014, le pétrole et le charbon étaient les plus sollicitées à hauteur de 81%, contre 14,2% pour le gaz naturel et 4,8% pour les énergies renouvelables.

Le découplage le plus fort enregistré au Maroc se situe entre 1995 et 2000 (1,185 - «couplage expansif et découplage négatif fort»), tandis que le plus faible est recensé entre 2005 et 2010 (0,609) et 2010 et 2015 (0,648).

Pour rectifier le tir, le royaume a engagé une stratégie pour amortir l’impact du changement climatique, en assurant une transformation rapide vers une économie faible en carbone et performante. Objectifs : réduction des gaz à effet de serre (GES) de 42% à l’horizon 2030, renforcement de l’utilisation du gaz naturel et des énergies renouvelables et réduction de la consommation d’énergie de 15% d’ici à 2030, entre autres. Les secteurs principalement ciblés sont l’industrie, le transport le bâtiment. Des mesures qui «prennent forme notamment dans la réduction des coûts de logistiques, la rationalisation de l’utilisation des matières premières dans le secteur industriel, le recyclage et la valorisation des déchets, la restructuration du secteur agricole en y incorporant la dimension du changement climatique», conclut l'étude.

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