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Cinq ans après, où en est l’adoption de la Stratégie nationale de développement durable ?

Le chef du gouvernement a annoncé vendredi l’adoption prochaine de la Stratégie nationale du développement durable. Depuis sa conception, il y a 5 ans, le Maroc a pourtant pris de nouveaux engagements et modifié sa perception des enjeux liés au changement climatique. Détails.

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(DR)
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«Nous avons fini de préparer la Stratégie nationale du développement durable et je vous annonce l’engagement du gouvernement de mettre en œuvre un programme et de faire le suivi de ses actions», a annoncé Salaheddine El Othmani, le chef du gouvernement, vendredi 26 mai lors d’une conférence sur l’Après-COP organisée par le ministère délégué à l’Environnement. «Elle sera adoptée d’ici quelques semaines en Conseil de gouvernement ; j’espère avant la fin du ramadan», a ajouté la nouvelle ministre PJDiste déléguée à l’Environnement, Nezha El Ouafi. En fait, cette fameuse stratégie préparée par un cabinet de conseil existe depuis 2014. A l’origine, elle devait couvrir la période 2015-2020.

«Depuis 2014, la stratégie était en discussion entre tous les acteurs et les différents ministères. Elle a subi plusieurs rectifications, mais elle est maintenant entérinée par tous et prête pour l’adoption», explique Rajae Chafil, directrice Observation, Etudes et Planification au ministère de l’Environnement et secrétaire générale du Conseil national de l'environnement. Cinq ans de discussions ; l’histoire, en réalité, remonte encore plus loin. En 2009 et 2010, le roi a demandé, lors de deux discours officiels, la consécration dans la loi d’une Charte nationale de l’environnement et du développement durable. Elle mettra 4 ans à être adoptée puis publiée au Bulletin officiel. Cette loi-cadre spécifie que le gouvernement doit adopter, avant un an, une Stratégie nationale du développement durable pour assurer sa mise en application.

Une stratégie dépassée

Depuis lors, la moitié du temps réservé à sa réalisation s’est écoulé. A mi-2017, il ne reste aujourd’hui à Nezha El Ouafi que trois ans pour la mettre en œuvre. Heureusement, elle n’aura, en réalité, la responsabilité qu’a hauteur de 5% de cette stratégie. «Pendant la période de discussions, nous avons réalisé une évaluation budgétaire et avons déterminé que 95% des actions préconisées par la stratégie ne nécessite pas de financement additionnel car elles sont déjà prises en charge par les différentes stratégies sectorielles qui relèvent des différents ministères. Seuls 5% des actions ne sont pas encore financées. Leur budgétisation doit être définie dans les premières étapes de la mise en œuvre de la stratégie», explique Rajae Chafil.

En fait, la stratégie semble déjà dépassée. Le ministère délégué travaille en effet à une nouvelle stratégie, dédiée, celle-ci, à l’adaptation du Maroc aux changements climatiques. En parallèle, Mohamed Nbou, directeur des changements climatiques, de la diversité biologique et de l’économie verte au sein du ministère délégué chargé de l’Environnement, nouveau directeur du Centre de compétences en changement climatique (4C) et interlocuteur principal des Nations unies pour le Changement climatique, s’interroge : «La question à laquelle il faut répondre rapidement est la suivante : comment traduire les NDC (engagements du royaume à réduire ses émissions dans le cadre de la COP, ndlr) par un plan d’investissement très clair ?»

Dans sa «contribution prévue déterminée au niveau national (NDC) dans le cadre de la CCNUCC», présentée en juin 2015 à la veille de la COP21 à Paris, le Maroc s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 401 Mt eq-CO2 («équivalent CO2») entre 2020 et 2030 «L’effort [qu’il] devra consentir pour atteindre cette ambition nécessite un investissement global de 45 milliards de dollars dont 35 milliards sont conditionnés par un appui international.»

Un montant déjà réévalué à la hausse : Mohamed Nbou parlait vendredi de 50 milliards de dollars nécessaires ; 60 milliards sur vingt ans selon la Direction générale de collectivités locales du ministère de l’Intérieur.

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