Seul un des chauffeurs du bus, Belkacem Loukili, conduisant lors de l'accident, était présent au tribunal, le jeudi soir. A son encontre, deux ans de prison dont 18 mois avec sursis ont été requis. L’homme âgé de 54 ans a toujours nié sa responsabilité dans le drame. Au cours de l’audience du jeudi, il a répété qu'il "roulait normalement" et qu'il a "été gêné par un camion qui s'était rabattu devant lui". S’agissant de l'excédent de poids de la remorque (+600 kg), il a répondu ne pas avoir été au courant car il ne se serait pas occupé du chargement.
La cour a demandé trois ans fermes contre le gérant de la société, Abdeslam Kebbor, et de son fils Mohamed, cogérant mais aussi co-chauffeur lors du voyage. Abdeslam Kebbor serait au Maroc alors que son fils se trouverait en Belgique. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre ces deux personnes pour n'avoir jamais répondu aux convocations du juge d'instruction. Pour rappel, les cogérants et le chauffeur sont poursuivis pour "homicide involontaire et blessures involontaires en violation des obligations de sécurité".
Le 22 juin 2004, peu après 21 h, un bus transportant des Marocains en provenance de Bruxelles et à destination de Tanger, s’est renversé sous une pluie et un vent forts sur la route nationale N° 10 à Ligugé. L’arrière du bus, qui tractait une remorque de bagages, s’est écrasée sous la violence du choc. Les investigations ont conclut qu’il roulait à une vitesse excessive (+30km/h), avec une surcharge de la remorque (+600 kg) et une usure prononcée des pneus. Pire encore, les freins de la remorque avaient été expressément déconnectés.
Après plus de cinq ans d’instruction, les victimes ou leurs ayants droit devront attendre encore avant de connaître le verdict. Cependant, la question des réparations est loin d’être résolue. Seront-elles évaluées sur la base de la loi marocaine ou la loi française ?