Auteurs: Najib Mouhtadi, Najib Mouhtadi
Le Maroc a été confronté à de sérieux dysfonctionnements inhérents à la problématique de répartition du pouvoir après l'indépendance; difficultés essentiellement liées au passage d'une monarchie autocratique à une monarchie constitutionnelle. Pour résultat, on a eu droit à un paysage médiatique miséreux, terne et pervers. L'Etat chantait la Dolce Vita sans vergogne alors que l'opposition sombrait allègrement dans une ontologie du nihilisme... La monarchie ne cesse de prôner la modernité en glorifiant l'héritage traditionnel poussant l'ambivalence à un point de non-retour. Cette dichotomie, quand bien même justifiée politiquement, renforce dans la société les risques de syndromes d'une schizophrénie collective. Quoi d'étonnant si la presse comme caisse de résonance aux instances décisionnaires, s'empêtre dans des situations de flottement et d'incertitude, avec des dépassements périodiques qui traversent dangereusement le champ des médias! En l'absence d'une stratégie de rupture qui affranchit le média économique et lui rend ses marges confortables de l'application des lois de l'économie moderne; compétitivité et concurrence loyale. Et, sans l'ajustement en profondeur du média politique, il n'est pas sûr d'entrevoir de sitôt une réforme cohérente de la communication publique, encore moins l'occurrence d'un Etat moderne.