Auteur: Philippe Brachet
" Tu peux parler de tout, sauf de la monarchie et de la corruption ", m'a-t-on dit à mon arrivée au Maroc. J'ai cru d'abord que ce n'était pas une restriction bien grave. J'ai mis 1 an - j'y suis resté 2 - à comprendre pourquoi c'était tout le contraire et comment les deux termes étaient bien liés. La France est prise vis-à-vis du Maroc dans un engrenage qui la rend complice du régime que le roi Hassan II a édifié depuis 30 ans avec habileté et cynisme, en s'appuyant au travers des croyances religieuses sur les forces les plus archaïques. Que la France le veuille ou non, sa présence au Maroc est actuellement le prolongement de la fin du Protectorat. Son aide n'entraîne pas le développement du pays car elle est utilisée par un pouvoir tribal pour renforcer son emprise grâce à la corruption très étendue et organisée par la monarchie elle-même. On ne sortira de la crise mondiale qu'en extirpant les causes profondes d'inflation dont la corruption qui sévit dans la majorité des pays du Tiers-Monde et qui stérilise la modernisation. La mentalité rétrograde en tous points des classes dirigeantes marocaines est l'autre frein au progrès socio-économique du Maroc où s'établit une société à deux vitesses, symbole même d'un sous-développement explosif.