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Braconnage : Un vautour fauve abattu près de Chefchaouen

Pour devenir chasseur au Maroc, il faut bien entendu un permis de chasse, un permis de port d'armes, ... et puis c'est tout. Aucun test n'est exigé sur la maîtrise des espèces protégées interdites de chasse. Conséquence : ces dernières sont abattues à l'ombre d'une réglementation défectueuse. Illustration avec un cas tout récent de vautour fauve.

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Braconniers posant avec leur trophée de chasse "un vautour fauve". / DR
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Ce n’est pas un aigle royal (comme l'ont évoqué plusieurs médias) mais un vautour fauve appelé aussi griffon. Ce dernier a été chassé la semaine dernière dans la forêt Al Mansoura, province de Chefchaouen. Les chasseurs ont posté sur les réseaux sociaux des photos célébrant leur acte de «bravoure», posant fièrement avec leurs fusils de chasse et exhibant les larges ailes de leur proie.

Contacté par Yabiladi, Rachid Khamlichi de l’association Grepom condamne cet acte et précise que «la province, la gendarmerie et la direction régionale des eaux et forêts sont tous après ce braconnier. Un double chef d’accusation pèse sur cet homme : détention d’arme sans permis de chasse et chasse illégale».

Une espèce pourtant protégée

Cette espèce est en effet protégéé, donc interdite de chasse. Karim Laidi, secrétaire général du groupe d’ornithologie du Maroc explique le talon d'Achille de beaucoup de chasseurs :

«C’est un acte de braconnage comme il y en a beaucoup. Les gens ne savent pas que c’est interdit. Le permis de chasse est une démarche purement administrative au Maroc car personne n’oblige les chasseurs à connaître les espèces interdites. A contrario, en Europe, le permis de chasse est aussi difficile à obtenir qu’un permis de conduire.»

Vautour fauve en vol / Photo voirlepiaf.fr

Le Vautour fauve (Gyps fulvus) a probablement disparu en tant que nicheur, selon MaghrebOrnitho. Ses effectifs ont considérablement chuté durant le siècle dernier à cause des persécutions et d’empoisonnements. Les survivants continuent à transiter deux fois par an par le Maroc en venant d’Europe (notamment de France et d’Espagne) en direction de l'Afrique subsaharienne. Ainsi, environ 5000 transitent par le Maroc en automne.

Tous les oiseaux de proie (rapaces) sont protégés par la loi marocaine et les traités internationaux que le Maroc a signé et ratifié. C'est le cas par exemple, de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage, appelée aussi Convention de Bonn.