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a écrit:
Sujet tabou au Maroc, l’alcool est évacué du débat. Jamais les médias officiels, excepté le discours moralisateur à forte connotation religieuse, ne l’abordent pour attirer l’attention sur ses dangers. L’alcool n’est pas toujours cité dans la panoplie des causes des accidents de la route.
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souheil a écrit:
Schizophrénie devant Marjane : Arrêté pour achat d’alcool !
Ce n’est pas un secret, le rapport qu’entretient la loi avec l’alcool au Maroc relève de la schizophrénie. Libres dans les faits, la consommation et la vente peuvent, selon le bon vouloir de la police, faire l’objet des pires sanctions. C’est légal mais inique.
L’incident survenu mardi 13 avril à Rabat est symptomatique de cet état de fait. Un coursier parti acheter des spiritueux pour son patron, un homme connu dans l’arène culturelle, a été cueilli à la sortie du magasin par les policiers en poste. Le patron a été convoqué à l’arrondissement. Sérieusement malmenés, les deux hommes ont été finalement relaxés avec un PV en sept copies et la marchandise saisie. En plus du caractère inhabituel et aléatoire de cette interpellation, le lieu n’a rien d’anodin. En effet, il s’agit de Marjane, la célèbre enseigne d’hypermarché, propriété de Cofarma, laquelle est une filiale de l’ONA. En tout cas, du fait de sa proximité avec le Palais (actionnaire de référence de l’ONA), les rayons de la chaîne bénéficiaient d’un état de grâce. Quelle que soit la confession de ses clients
la loi interdit la vente d’alcool aux musulmans -, ils pouvaient se servir sans risque de représailles. Bévue de la part des officiers du 16e arrondissement de Rabat ou jurisprudence en cours ? Difficile de trancher. Un constat, cependant, s’impose : si cet acte est annonciateur d’une nouvelle tradition aux portes du supermarché, cela veut dire que les clients de l’ONA seront dorénavant logés à la même enseigne que les clients des guerrabas (vendeurs à la sauvette). Rappelons que la moyenne de consommation de bière au Maroc est de 3 litres par habitant (TelQuel n°60). Les consommateurs d’alcool, si nombreux, deviendront-ils donc, à cause du flou administratif, des suspects en liberté provisoire ? Et pourquoi ne pas légaliser la consommation d'alcool pour sortir de cette schizophrénie ? Surtout que certains policiers en profitent allègrement pour avoir leur dose.
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