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Surpêche du requin Mako : Le Maroc propose une faible réduction de ses quotas

Le requin mako ou requin taupe bleu est menacé par la surpêche, comme le thon rouge au début des années 2000. Le Maroc pêche à lui seul un tiers de tout le requin mako (ou requin taupe bleu) capturé dans l’Atlantique nord. Lors de la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique, la semaine dernière à Marrakech, il a freiné la mise en place de quotas drastiques.

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Le requin-taupe bleu ou requin mako. / DR
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Alors que l’Union européenne, les États-Unis et le Japon étaient prêts à réduire la pêche de requin taupe bleu de 85% dans l’Atlantique nord, le Maroc a proposé une moindre réduction de seulement 56% avec des captures limitées à 1 500 tonnes par an contre les 3 400 tonnes actuelles. In fine, les différents Etats de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (CICTA), qui se sont rassemblés à Marrakech pour leur réunion annuelle du 13 au 22 novembre, n’ont pas réussi à se mettre d’accord. Ils ont seulement choisi d’obliger les pêcheurs à remettre à l’eau les requins qui sont encore vivants quand ils arrivent sur leur bateau. La décision d’une éventuelle mise en place de quota a été remise à l’année prochaine.

«Nous nous tournons maintenant vers les pays qui pêchent le plus de requins-taupes bleus, en particulier ceux qui n’ont toujours pas imposé de limites de capture à son sujet : l’Espagne, le Portugal, le Maroc et le Brésil», déclare Ali Hood, directrice chargée de la conservation pour le Shark Trust, une ONG américaine qui défend les requins.

Des niveaux de pêche trop élevés, estiment les ONG

La proposition timorée du Maroc - en comparaison avec l’établissement d’un plafond à 500 tonnes annuelles nécessaire pour reconstituer les stocks de cette espèce qualifiée de vulnérable - s’explique par l’importance qu’a prit la pêche au requin mako. Alors qu’elle était totalement inexistante avant 2010, elle a atteint 1 050 tonnes en 2016 contre 420 tonnes en 2011. Le Maroc pêche ainsi à lui seul un peu moins d’un tiers des requins taupes bleus capturés chaque année dans l’Atlantique nord. «La pêche des espèces de thonidés et des espèces apparentées a atteint une production de 9 702,7 tonnes métriques (tm) au cours de l'année 2016 contre 9 120,9 tm au cours de l'année 2015 en termes de volume, soit une augmentation de 7 %», explique le Maroc dans son rapport officiel à la CICTA.

Le Maroc freine d’autant plus la mise en place de quotas restrictifs, qu’il souffre déjà de ceux appliqués au thon rouge. Selon les statistiques de la CICTA, ses captures ont atteint 2 152 tonnes en 2017 contre 1 270 tonnes il y a quatre ans, alors même qu’elles sont plafonnées par des quotas. «Le quota du thon rouge alloué par la CICTA a été consommé à 100 %», atteste le rapport marocain. Aujourd’hui, le Maroc détient 9% des quotas de pêches du thon rouge dans l’Atlantique est et la Méditerranée.

A Marrakech, la CICTA a décidé de les augmenter pour les trois prochaines années de 28 200 tonnes en 2018 à 36 000 tonnes en 2020 dans l’Atlantique est. Le Maroc en profitera puisqu’il aura le droit de pêcher en 2020 3 220 tonnes de thon rouge. Cette forte augmentation a été vivement critiquée par les associations internationales de défense de l’environnement, qui affirment que les stocks ne sont pas complètement rétablis et qu’il est trop tôt pour relever aussi fort le niveau de la pêche. «Les quotas adoptés pour les stocks de thon rouge de l'est et l’ouest vont bien au-delà des niveaux de précaution», regrette Paulus Tak, de l’ONG The Pew Charitable Trusts.

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