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Football : Quand les politiques s'en mêlent

Au lendemain du limogeage du sélectionneur de l’équipe nationale du Maroc, Henri Michel, pour «insuffisance de résultats» lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2008 (CAN), un certain «ouf» de soulagement est perceptible au sein de la population. Les «c’est un nul», «il n’aurait jamais dû prendre les rennes de notre équipe» ou encore « il s’est permis de critiquer l’équipe alors qu’il est grassement payé», font légion. Les médias, et la presse écrite particulièrement, avaient déjà scellé le sort de l’ancien «stoppeur» nantais avec des titres tels que «Henri Michel, le cancre», et ce, dès la défaite contre la Guinée (3 à 2) en phase de poule.

Maintenant que la «Fédé» a tranché dans le vif, «lâchant» au passage celui qu’elle a convaincu de prendre les commandes au mois d’octobre 2007 avec comme unique objectif la qualification pour le «mondial 2010» (Henri Michel ayant affirmé que les conditions de son contrat ne comprenait pas un ‘titre’ lors de la CAN 2008), le calme est revenu. Cependant, les «problèmes» de fond sont-ils réglés ? Sommes-nous disposés à affronter les réalités du football national ? Avons-nous l’orgueil de poser un regard objectif sur l’environnement du ballon rond ? Henri Michel est-il «le» responsable de la faillite du foot national ?

C’est autant d’interrogations qui imposent humilité et réflexions…de fond. L’architecture footballistique, sa gestion, les conditions d’exercice, le cadre de travail, les moyens humains et matériels, la politique de formation, la «considération» accordée aux bénévoles, le niveau de la GNF 1 (première division),…sont plus que préoccupants. Pour avoir exprimé ce qu’il pensait, lors de sa conférence de presse au retour du Ghana, Henri Michel a fait les frais de sa franchise et de son honnêteté. Certes, il connaissait les déficits, certes il est responsable des résultats sportifs de la sélection nationale, mais il n’en reste pas moins que son limogeage n’apporte pas de solutions, même pas des pistes. C’est comme un pansement sur une jambe en bois.

Aujourd'hui, la mobilisation des parlementaires a réussi à imposer un changement profond dans l'organisation du football marocain en exigeant des réponses du Ministre de la jeunesse et des sports. On peut espérer que la nomination tout fraîche de Lahcen Dakine à la tête de la Fédération Royale Marocaine de Football rompra avec les errements vécus depuis de nombreuses années par cette instance.
Les marocains souhaiteraient également voir une action des députés aussi vigoureuse sur des sujets qui sont tout autant important que le football (sic!) : l'éducation, l'emploi, la santé ou la justice.

Rachid Hallaouy
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