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Match Wydad-OM : Les points sur les « i »

« Regrettable ! ». C’est le mot qualifiant tout ce qui s’est passé samedi soir sur la pelouse du Complexe Sportif Mohammed V, pour la rencontre amicale Wydad-Olympique de Marseille.
C’est le mot du président du Wydad, Menjra qui n’a rien voulu dire de plus, face aux micros des journalistes.

Son homologue de Marseille, le respectable sénégalais Pape Diouf, ex-journaliste sportif, agent de joueurs, et actuel président du club olympien, Pape Diouf donc, a été moins éloquent, il a dit : « Je suis un peu paniqué, je ne comprends pas ce qui se passe ! ».

Ce qui se passe est pourtant tout simple : c’est une déplorable bagarre générale, lamentable et catastrophique pour l’image de marque de l’équipe phocéenne.

Car au-delà des responsabilités des uns et des autres, (pour ceux qui voudraient chercher qui a commencé, et qu’est-ce qui a tout déclenché) les spectateurs, et les téléspectateurs, donc l’opinion publique et donc l’Histoire retiendront que Fabien Barthez, gardien de but de l’équipe de France, a craché au visage de l’arbitre El Achiri.

Un tel acte relève de l’indignité pure. Car quelle que puisse être les raisons de la colère, il y a des choses qui ne se font pas.

Surtout sur un stade sportif.

Et si les lois du football sont impitoyables pour réprimer de tels actes (cela peut aller jusqu’à plusieurs mois de suspension et de lourdes amendes) c’est bien parce que le délit déjà très grave, sur les plans humain et moral devient insupportable une fois « glorifié » par l’image grossissante de la télévision.

Après les coups, les échauffourées, les poursuites entre joueurs sur le champ de jeu, le match fut bien nécessairement arrêté avant sa fin normale.

Plus tard, les joueurs des deux équipes allaient réapparaître sur le champ de jeu pour saluer des gradins vides, car le public était depuis longtemps parti.

L’arbitre El Achiri n’était pas là non plus. Il n’a pas voulu participer à cette pseudo séance de réconciliation.

L’outrage qu’il a subi, exige des excuses publiques de la part de « fabulous Fab », celui que les Guignols de l’info, sur Canal Plus, caricaturent comme un fumeur invétéré, « qui n’arrête pas de dire des... conneries ».

Parfois, quand le talent est là, la caricature est proche de la vérité. Pour Barthez, les auteurs des Guignols, ont tapé en plein dans le mille.

Et ceux qui ont vu le comportement du chauve dans les salons du Palace (Royal Mansour, excusez du peu) où la délégation marseillaise était logée, et les centaines d’enfants habillés aux couleurs de l’OM, qui, samedi matin, ont attendu vainement l’arrivée des stars au « CAFC » sauront désormais qu’on peut être excellent footballeur, champion du monde, milliardaire et... se comporter comme le dernier des voyous.

L’automne dernier, Marseille avait déjà joué un match amical au Maroc, c’était à Tanger, l’OM avait gagné 1 - 0 et tout s’était tranquillement passé.

Le week-end dernier, avec un nouveau staff (le président et l’entraîneur ont été remplacés) l’OM est revenu se payer du bon temps, gagner des gros sous, et se refaire une santé.

Les dirigeants Wydadis n’ayant pas cédé à tous leurs caprices et lors du match, les joueurs étant plus costauds que ne le supposaient les Marseillais, l’énervement a bien vite gagné les esprits.

Des accrochages entre joueurs, il y en a malheureusement tout le temps et sur tous les stades du monde.

Mais entre un tackle brutal, une poussée fautive, et des insultes racistes et des crachats à la figure, il y a des limites qui ont été largement dépassées.

Dommage pour l’image de marque de Marseille « première ville arabe traversée par le Paris-Dakar », selon les humoristes, dommage surtout pour Barthez qui pourtant, et à plusieurs reprises, ne tarissait pas d’éloges, sur le Maroc et son hospitalité.

En 1998, avant la Coupe du Monde, et en 2000, avant l’Euro, il était venu avec l’équipe de France pour participer au Trophée Hassan II.

Les déclarations de Barthez sont encore présentes dans les mémoires et lisibles sur tous les supports de presse dont « l’Equipe » et « France football ».

Mais peut-être qu’au fil des années on finit par confondre hospitalité et servilité.

Bravo au Wydad d’avoir conclu ce match malgré la période difficile (sur le plan des résultats) que traverse le club.

Mais la soirée de samedi, et le jeu montré par le Wydad sont de nature à resserrer les rangs du club. C’est toujours ça de gagné.

Quant à l’arbitre El Achiri nous lui dirons qu’il n’ a pas mérité le violent mépris de Barthez. Bien au contraire.

Ce crachat est de ceux qui se retournent contre leur auteur.

Comme tous les mauvais actes d’ailleurs.

Source : L'Opinion

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