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Mosquées incendiées : la piste de l'extrême droite

Huit personnes appartenant à la mouvance d'extrême droite, dont quatre militaires, ont été interpellées hier à Annecy dans l'enquête sur des incendies volontaires de deux lieux de culte musulman survenus le 5 mars 2004 en Haute-Savoie.

Les quatre militaires appartiennent au 27e bataillon de chasseurs alpins (BCA) d'Annecy. Il y a parmi eux trois hommes du rang récemment engagés et un sous-officier, formé à l'Ecole nationale des sous-officiers d'active de Saint-Maixent l'Ecole (Deux-Sèvres). Ce dernier a été mis hors de cause par l'enquête, mais il était toujours entendu comme témoin hier après-midi, a précisé une source judiciaire.
« Les premières mises en examen, s'il y en a, ne devraient pas intervenir avant jeudi », a affirmé le procureur de la République, Philippe Drouet, en précisant qu'aucune « des personnes interpellées n'avait d'antécédents judiciaires ».


« Des paumés racistes »


Selon une source proche de l'enquête, le profil des civils interpellés correspond à des « paumés racistes, qui lisent de la littérature d'extrême droite, se saoulent régulièrement mais ne font pas partie de mouvements politiques structurés ».
C'est la direction interrégionale de la police judiciaire de Lyon, qui a piloté le coup de filet.
Le 5 mars 2004, la salle de prière de Seynod et la mosquée d'Annecy avaient été les cibles d'incendies volontaires nocturnes. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Nicolas Sarkozy, avait visité la salle de prière de Seynod, complètement détruite, et la mosquée d'Annecy, peu endommagée, et avait promis que les mosquées allaient être protégées comme le sont les synagogues.

Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur, Dominique de Villepin, « se félicite des interpellations en vue de présentation à la justice qui ont été opérées mardi matin à Annecy », en rappelant sa « détermination à lutter contre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme, les actes de haine et de xénophobie ».
Le député-maire d'Annecy Bernard Bosson (UDF) a salué « le travail de la police » et apporté le « soutien de la ville d'Annecy à la communauté musulmane qui avait beaucoup souffert de ces attentats ».


« Un avertissement »


Le président de l'Assemblée des musulmans de l'agglomération d'Annecy, Benabdallah Bentaleb, s'est déclaré « soulagé par ces interpellations ». « Il faut avoir confiance en la justice, faire preuve de patience, il est important que les auteurs soient identifiés, qu'ils soient punis et qu'ils remboursent les dégâts qu'ils ont commis », a-t-il dit.

« Si on arrive à mettre un nom, un visage sur les auteurs de ces actes ignobles et jusqu'ici clandestins, cela nous paraît un pas vers la justice et en même temps une juste promesse de sanctions judiciaires, un avertissement pour tous ceux qui croient en une certaine impunité à propos d'actes de ce genre », a affirmé Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman (CFCM) et recteur de la Mosquée de Paris.

Source: DNA (Dernières Nouvelles D'Alsace)

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