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La discrimination à l’embauche est toujours d’actualité en France

La discrimination à l’embauche existe toujours en France et pas seulement dans l’administration mais aussi dans les secteurs où on s’attend le moins à la déceler. Les résultats d’une étude publiée le mardi dernier montrent que les candidats à des postes de serveurs en Ile-de-France ont moins de chances d’obtenir un entretien d’embauche s’ils ont – seulement – un nom à consonance marocaine et s’ils viennent d’une commune défavorisée, apprend-t-on du site d’actualité de l’hôtellerie et de la restauration, Restho-news.com.

L’étude a été menée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES), un organisme public français, dépendant conjointement du Ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi et celui du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville.

La DARES a créé spécialement huit profils fictifs de candidats. Ces derniers étaient différents les uns des autres uniquement par la nationalité et la consonance du nom et du prénom (dans les trois cas, soit française soit marocaine) et par la commune de résidence des candidats, réputée défavorisée ou non. Le « testing » a été réalisé entre octobre et décembre 2006 sur 119 offres d’emploi portant sur l’accès aux entretiens d’embauche. Les résultats publiés le 29 septembre sont alarmants.

Il « confirme l’existence d’une discrimination à l’embauche à l’encontre des candidats d’origine marocaine ; plus que la nationalité, la consonance marocaine du prénom et du nom sont des facteurs de discrimination, en particulier pour les serveurs qualifiés ». Ceux qui ont la nationalité française avec un nom et un prénom français ont ainsi 2,8 fois plus de chances d’être reçus en entretien que des Français ayant un nom et un prénom d’origine marocaine. Pire encore ! Les chances d’être convoqué à un entretien d’embauche sont trois fois plus élevées pour les candidats qui ont un patronyme d’origine française que pour ceux dont le nom et le prénom suggèrent une origine marocaine.

La discrimination est plus importante encore quand les postulants d’origine marocaine sollicitent des emplois en durée indéterminée, des emplois qualifiés et plus rémunérateurs. La résidence est qu’en même un facteur plus important que le patronyme. Ainsi, habiter « dans une commune réputée défavorisée est un facteur de discrimination » a révélé l’étude. En plus, « cet effet est plus important lorsque les candidats sont qualifiés ».

Seul point positif, les candidats d’origine marocaine sont davantage convoqués à des entretiens d’embauche, lorsqu’ils postulent par l’intermédiaire du Pôle emploi. Ce service public affiche une politique de non-discrimination.

Ibrahima Koné
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