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Des MRE chassés de leur logis à Madrid

En colère, les associations le sont et le font savoir. «Les consulats et ambassades marocains restent toujours passifs lorsqu'il s'agit de soutien social aux immigrés. Pourtant, pour des recours aux contentieux comme ceux-ci, en principe, le consulat doit agir, ne serait-ce que pour négocier une solution», déclare Hicham Rachidi, membre du Migreurope, un réseau regroupant des associations européennes et africaines de défense des migrants.

Un problème social, qui dure depuis bien longtemps, resurgit de nouveau. D'après des informations rapportées par la MAP, une famille marocaine résidant en Espagne, plus précisément dans la localité de la Canada Real Galiana, près de Madrid, a été délogée, mardi dernier. Un immigré marocain se retrouve avec sa mère et ses frères dans la rue après avoir passé trois années sous ce toit construit sans permis Bulldozers, hélicoptère et police montée, cette opération s'est déroulée dans un climat de tension et sous haute protection policière. Les forces de l'ordre déployées ont tout simplement procédé à un assaut dans le secteur 5 de la Canada Real. Les habitants qui pensaient faire barrage aux bulldozers ont fini par renoncer. Leur sit-in a été rapidement avorté par la police anti-émeutes. Les télévisions espagnoles montraient, selon la même source, dans leurs éditions du mardi après-midi une population déchaînée qui scandait des slogans de protestation. Une jeune Marocaine parmi eux était même dans un état d'hystérie en assistant à la démolition du bloc jouxtant le logement familial où elle avait laissé sa mère toute seule.

Les bulldozers ont dévoré un bloc de trois étages où habitaient 80 immigrés, en majorité latino-américains. L'opération, pour les autorités espagnoles, fait suite à un ordre de la justice. En tout cas pour le domicile du Marocain, le curé de la paroisse d'une localité voisine assure aux journalistes qu'il n'y avait «pas d'ordre de démolition». Au total, neuf logements ont été détruits et les familles expulsées sans promesses de relogement. Et c'est un problème qui continue de s'amplifier depuis octobre dernier. Dans cette même cité, où près de 30 000 personnes, en majorité des immigres, vivent dans des
logements construits sans permis, une autre famille marocaine avait subi un sort similaire. A ce moment-là, des affrontements avec la police espagnole avaient fait une trentaine de blessés. Contactés par «Le Soir échos» pour s'enquérir des procédures envisagées afin de trouver une issue pour les immigrés marocains concernés, le ministère chargé des Marocains résidants à l'étranger assure que Mohammed Ameur rencontrera les familles concernées le 1er mai à Madrid. «Légalement, on n'y peut rien. Mais, il est vrai que sur le plan social, des négociations peuvent être engagées pour garantir le relogement», affirme cette source qui a requis l'anonymat. En attendant, c'est la Fédération des associations des habitants de Madrid qui réagit en exigeant de la mairie de Madrid des mesures urgentes pour la prise en charge de famille délogées

Leïla Hallaoui
Source: Le Soir Echos

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