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Encore un effondrement dans la médina de Fès

Hier matin, vers 6 heures, une vieille demeure du quartier Zkak Rouah, à Fès, s’est partiellement effondrée suite aux dernières fortes pluies. Heureusement, les dégâts n’ont fait aucune victime.

Les occupants, essentiellement des locataires, ont eu le temps d’évacuer les lieux avant que le toit ne s’écrase... «Notre bâtisse a tremblé quelques minutes avant de tomber en ruine. Dieu merci, il n’y pas de blessés», raconte l’un des habitants. Ces derniers sont 29 au total, 6 familles en gros. «Elles seront relogées aujourd’hui, dans de nouveaux appartements dans le quartier Bensouda, même dans le cadre du programme Attadamoune de lutte contre l’habitat menaçant ruine lancé en 2004», affirme Abdeljalil Cherkaoui, DG d’Al Omrane-Fès, chargé dudit programme. Une réunion d’urgence a été tenue à la wilaya. Il s’agit de prévenir d’autres drames car l’effondrement de cette maison a fragilisé les immeubles mitoyens.

Par ailleurs, le bâtiment effondré était étayé par des poutres en bois. «C’est dire que ces piliers qui devaient consolider les structures ne servent plus à rien», fait remarquer l’un des voisins. En effet, dès 2004, quelque 2.000 maisons ont subi une opération de consolidation. Provisoire, celle-ci montre aujourd’hui ses limites. Pourtant, cette opération a été très coûteuse. D’après les études de l’Agence pour la dédensification et la réhabilitation de la médina de Fès (Ader-Fès), «les travaux sont estimés à près de 150.000 DH pour chaque bâtisse délabrée». Normalement, ce montant devait être pris en charge par la commune urbaine de Fès, ses partenaires, et les bénéficiaires. Les habitants ont toujours refusé le principe de réhabilitation, préférant être relogés.

L’autre problème qui se pose avec acuité est celui de la propriété et du foncier en médina. En fait, le ministère des Habous détient des parts dans la majorité des constructions de la vieille médina. Et intervenir sur un bâtiment nécessite obligatoirement l’accord de tous ceux qui le détiennent. Malheureusement, les Habous sont une administration très «archaïque» et les procédures sont extrêmement compliquées.

En attendant, des cellules de vigilance et de gestion de risque assurent un suivi permanent pour intervenir en cas de danger. Leur rôle consiste également à encadrer techniquement les habitants souhaitant procéder à l’entretien de leurs maisons. A signaler enfin que près de 850 ménages habitant des constructions menaçant ruine et jugées irrécupérables ont été relogés durant la période 2004-2008. Près de 1.500 familles bénéficieront, entre 2008-2012, d’une opération similaire.

Youness Saad Alami
Source: L'Economiste

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