INDH : La moitié pleine du verre

« L’initiative nationale pour le développement humain (INDH) est dans la bonne direction. Les objectifs de ce projet très ambitieux sont ciblés et la vitesse d’évolution des méthodes est remarquable ». Les propos sont ceux de Francoise Clottes, chef de bureau de la Banque Mondiale au Maroc. Cette responsable s’exprimait lors d’une rencontre sur l’INDH organisée à Casablanca, jeudi dernier. Le même satisfecit se ressent chez Aziz Dades, gouverneur, coordonnateur national de l’Initiative.

Selon M.Dades, sur quelque 12.000 projets ayant été programmés depuis le lancement de l’initiative, près de 50% ont été réalisés. Ces projets ont profité à plus de 3 millions de personnes.

« Ce programme est un chantier novateur et on n’a pas droit à l’erreur », insiste A. Dades. « L’évaluation des réalisations constitue l’un des chantiers prioritaires pour l’exercice 2008. La coordination nationale lancera d’ailleurs, dans quelques semaines, une action d’audit de performance pour la certification des comptes relatifs à l’exercice 2007 », ajoute le gouverneur.

S’agissant des exercices 2005-2006, une mission d’audit conjointe a été menée par l’Inspection Générale de l’Administration territoriale et l’Inspection Générale des finances, et a abouti à la certification des comptes audités, indique Karim Bennani, représentant de l’inspection générale de l’administration territoriale. Toutefois, certaines réserves ont été émises. Elles ont essentiellement trait au non respect des dispositions réglementaires, notamment pour la passation des commandes publiques.

Le contrôle interne et la gouvernance, le partenariat, la communication, l’exécution et le suivi des projets, sont autant de recommandations présentées par les auditeurs. Certaines de ces recommandations ont déjà été appliquées, notamment en ce qui concerne la communication et la convergence qui a constitué une lacune au cours de l’exercice 2005-2006.

Les autres pistes d’amélioration proposées par les auditeurs portent, entre autres, sur la formation des animateurs de l’INDH. Dans le cadre des mécanismes de suivi, il y a lieu de noter également les propositions et suggestions de la société civile, des associations oeuvrant dans le domaine de développement, l’analyse de la presse nationale et internationale. S’y ajoutent les rapports et productions du haut commissariat au plan et de l’observatoire national de développement humain.

A mi-chemin de l’initiative, d’autres défis restent à relever. Les différents intervenants en sont d’ailleurs conscients. De l’avis de la Banque Mondiale, il est nécessaire d’assurer une meilleure représentativité des femmes et des jeunes, notamment au niveau des structures de prise de décision et de suivi des actions de développement humain.

Réussir la mise en convergence des politiques publiques liées au développement humain et renforcer encore plus l’approche participative. Tels sont les autres défis que devra relever l’Initiative.

Les jeudis de l’INDH
S’inscrivant dans le cadre de la mise en œuvre d’un plan d’action de la communication, les « jeudi Media de l’INDH » dont le premier a eu lieu le 31 janvier, a pour objectif d’assurer un suivi régulier de l’actualité de l’Initiative et d’aborder des thématiques liées au développement humain. Ont répondu présent à la première rencontre qui a été placée sous le thème « Développement humain : outils de suivi évaluation », les représentants de la Banque Mondiale, leurs pairs du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), des responsables de l’Inspection Générale de l’Administration territoriale ainsi que des cadres associatifs.

Evaluation et mécanisme de suivi de l’initiative. Tels ont été les maîtres mots de la rencontre. La problématique du suivi et d’évaluation reste l’élément central. Le suivi des projets INDH au sein des instances publiques, que ce soit au niveau local, provincial ou régional demande davantage d’efforts. En tout cas la coordination nationale est décidée à mener à bien ce programme national.

Naïma Cherii
Source: Le Reporter