Tremblement de terre: plus de peur que de mal pour le Maroc !

Chez nous, la principale zone de faille se trouve donc sous l’eau. Le tremblement a été éprouvé notamment à Kénitra, Rabat, Casablanca, El Jadida, Safi et même à l’intérieur du pays à Marrakech, Rachidia et Ouarzazate avec plus ou moins d’amplitude. «Ce sont les villes atlantiques, plus proches du foyer, qui ont le plus ressenti les secousses. Le séisme se situe sur la ligne Gibraltar-Açores au coeur des zones de contact des plaques africaine et eurasienne», précise Nacer Jebour, responsable du service de surveillance sismique. Il n’est pas rare que des secousses se produisent dans cette région, une zone sismique reconnue, en activité depuis plusieurs siècles et affectant particulièrement les villes côtières. D’ailleurs, la terre n’a pas tremblé qu’au Maroc. Exactement à la même heure, Lisbonne, Séville, Cadix et Huelva et enfin, dans une moindre mesure, Madrid ont aussi été secouées. La région la plus proche de l’épicentre étant Saint-Vincent, à 160 km.

L’incident tellurique, qualifié de «faible intensité», n’a pas occasionné de dégâts mais n’a pas manqué de créer un vent de panique au sein de la population. Une frayeur qui a poussé, dans plusieurs villes, les gens à quitter qui son domicile, qui son bureau, qui son commerce... Beaucoup d’entreprises ont évacué les lieux de travail. La crainte d’une réplique a même poussé ces entreprises à libérer leur personnel pour la journée. En fait, celle-ci a bien eu lieu à 11h50, mais de faible magnitude et n’a pas été ressentie, toujours d’après Jebour. Plus de peur que de mal donc. D’aucuns ont vite fait un rapprochement de date et d’évoquer le tremblement d’Al Hoceïma survenu le même mois en 2004 et avec la même magnitude. Différence de taille, l’épicentre du séisme n’avait été localisé qu’à 19 km au sud-ouest de la station balnéaire, quelque part entre Imzouren et Aït Kamra, les deux localités, urbaine et rurale, les plus touchées. Tout le monde se rappelle les dégâts humains et matériels qui s’en sont suivis. Ces tristes évènements, autant que les secousses d’hier, remettent sur le tapis l’épineux problème du respect des normes de construction.

Comprendre l’échelle de Richter
- Micro: inférieur à 2,0 sur l’échelle de Richter, le micro tremblement de terre est non ressenti. Il s’en produit quelques 8.000 par jour
- Très mineur: il se situe entre 2,0 et 2,9 sur l’échelle de Richter. Généralement non ressenti mais détecté/enregistré. Près de 1.000 tremblements par jour sont enregistrés.
- Mineur: entre 3,0 et 3,9 sur l’échelle de Richter, il est souvent ressenti mais cause rarement des dommages. Ce ne sont pas moins de 49.000 secousses enregistrées par an.
- Léger: entre 4,0-4,9. Il s’agit de secousses notables d’objets à l’intérieur des maisons, bruits d’entrechoquement. Dommages importants peu communs. 6.200 cas recensés par an
- Modéré: entre 5,0 et 5,9, ce séisme peut causer des dommages majeurs à des édifices mal conçus dans des zones restreintes. Cause de légers dommages aux édifices bien construits. Il s’en produit 800 par an.
- Fort: entre 6,0 et 6,9. Ce tremblement de terre peut être destructeur dans des zones jusqu’à 180 kilomètres à la ronde dans les régions peuplées. Jusqu’à 120 séismes par an peuvent avoir lieu.
- Majeur: entre 7,0 et 7,9. Il peut provoquer des dommages sévères dans des zones plus vastes. Plus rare, il ne s’en produirait que 18 par an.
- Important: entre 8,0 et 8,9. Ce tremblement de terre peut causer des dommages sérieux dans des zones à des centaines de kilomètres à la ronde. Juste 1 par an
- Exceptionnel: au-delà de 9,0 sur l’échelle de Richter, il dévaste des zones à des milliers de kilomètres à la ronde. Il s’en produit 1 tous les 20 ans.

Amine Boushaba
Source: L'Economiste