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Réaménagement de Casablanca

Voilà un véritable programme de mise à niveau de la métropole: «Casa 2010». Un vaste chantier de développement urbain, dont les partenaires se sont engagés, lundi dernier, devant le Roi à en appliquer les termes dans un débit de 4 ans.

Les signataires de la convention relative au développement urbain de Casa 2010 sont, outre la Ville et Wilaya, les ministères de l’Intérieur et des Finances, la Région et la Préfecture. Six partenaires qui auront pour tâche de régler les problèmes structurels de Casablanca: infrastructures de base, espaces verts, environnement, culture et sport. Des domaines jusque là négligés faute d’une vision d’ensemble, pragmatique et réaliste.

Casa 2010, grâce à l’unité retrouvée de la ville, est aujourd’hui une réalité concrète, avec d’importants moyens financiers et des compétences. L’enveloppe budgétaire débloquée est de 3,2 milliards de dirhams. Chacun des partenaires a apporté sa contribution. Et l’un des secteurs qui tiennent à cœur à la Ville est la mise à niveau des infrastructures. En cela, elle dispose des résultats de l’étude du Plan de déplacement urbain (PDU), qui englobe à la fois les déplacements urbains, le compte transport de voyageur, la restructuration du réseau du transport et un plan de circulation sur le territoire de la Région du Grand Casablanca. Une étude qui a été commandée par le Conseil de la Région et qui a été réalisée par un groupement de bureaux d’études composé de la société française d’ingénierie Becom, de Cadtech et de Scet-Maroc pour un coût de 24 millions de dirhams.

Certes, les partenaires n’ont choisi de ne tenir compte que de certains résultats de l’étude. Car, de fait, l’étude cible deux horizons: 2009 et 2018. A chaque étape, les responsables de la Ville ont à choisir entre un scénario tendanciel, un scénario intermédiaire et un autre, volontariste. En fonction de leurs moyens, départements centraux (Finances et Intérieur) et collectivités locales casablancaises (Région, Commune et Préfecture) veulent ou se sont déjà engagés dans des actions d’aménagement de la voirie. Il y va de la réorganisation globale des déplacements et du réaménagement des voies et des pénétrantes, mise en place de nouveaux axes et de passages réservés aux bus.

Côté organisation de la circulation, la ville compte rénover la signalisation horizontale et verticale. Un projet est en préparation dans ce sens, et le choix de la société qui s’en chargera interviendra incessamment, selon les des fonctionnaires de la mairie. De même, la circulation sera dotée d’un système de synchronisation et de contrôle informatisé.

Plus concrètement, ce volet de l’infrastructure routière compte cibler la remise en état des carrefours, la mise en place de caméras de surveillance et le réaménagement des passages souterrains au niveau de 4 boulevards: Zerktouni, la Résistance, Bir-Anzarane et Bouabid. Les piétons sont enfin pris en compte. C’est ce que ne cesse de répéter Mohamed Sajid, le maire: rendons au piéton ce qui appartient au piéton. Casa 2010 promet de lui rendre justice en aménageant des trottoirs dans le vrai sens du mot. Il faudrait surtout libérer les trottoirs d’une occupation injustifiée par des cafés, des kiosques. Et surtout, ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur: des propriétaires de villas, un peu partout, s’étendent comme bon leur semblent, sous les yeux des caïds, sur les trottoirs de leurs villas. Les propriétaires les réaménagent en jardins!

L’éclairage public est aussi de la partie. La ville entend rehausser les normes de cette prestation. Certes, c’est Lydec qui la prend en charge dans le cadre d’une convention entre les deux parties. A en juger par les faits beaucoup reste à faire. Certes, par rapport à la gestion directe assurée par les communes dans le passé, la situation s’est beaucoup améliorée. La ville a même réalisé des millions de DH d’économie avec une prestation qui a gagné en qualité. Mais il reste encore à améliorer de la réactivité. En fait, le concessionnaire casablancais voulait même convaincre la ville d’ériger carrément ce secteur d’éclairage public en un métier à part qui viendra s’ajouter aux autres métiers que sont la distribution d’eau, d’électricité et l’assainissement. De cette façon, Lydec pourrait envisager de le prendre en gestion déléguée. Car, pour le moment, elle ne fait que le gérer par le personnel et le matériel de la commune.

Une autre action, non des moindres, et qui montre la volonté de réforme de la marie est le projet d’adressage et de jalonnement. L’étude a été déjà réalisée par la société Géomatic qui a montré des incohérences flagrantes dans le système actuel. L’un des constats de l’étude, pour ne citer que celui-ci, est l’existence à Casablanca de 1.500 voies sans nom. L’objectif du projet est de mettre a disposition des cartes numériques, des cartes d’adressage compatibles avec le code postal. Quatre modèles ont été proposés pour indiquer 4 thèmes: boulevards et avenues, rues, lieux remarquables et espaces verts. Au chapitre jalonnement, il est question de mettre en place des panneaux de signalisation bien positionnés. Il est aussi proposé d’adopter des cartes d’indication de voirie par arrondissement.

En matière de transport collectif et comme le suggère le PDU, la Ville engage actuellement une étude pour la mise en place 3 lignes de tramway et une ligne de métro. La première ligne de tramway, de 18,4 kilomètres relie Sidi Moumen à Hay Hassani, en passant par la place des Nations unies. Une deuxième ligne de 12 kilomètres relira Sidi Bernoussi à cette place. Une dernière ligne de tramway, de 20 kilomètres, joindra Sidi Moumen à Hay Hassani, via le quartier El Fida. Pour ce qui est du métro, la ligne liera le centre-ville (place des Nations unies) à la périphérie (Sidi Moumen, Sbata et Sidi Othmane). Enfin, le RER (Réseau express régional) reliera la place des Nations unies à Nouaceur sur 28 kilomètres.

Le programme de préservation et de réaménagement des espaces verts de Casablanca concerne la réhabilitation des parcs et des espaces verts actuels, ainsi que la création d’espaces similaires sur une superficie d’environ 300 ha.

Le programme porte ainsi sur le réaménagement des parcs de la Ligue arabe (45 millions de DH) et de l’Ermitage (30 millions), la restauration du parc Sidi Bernoussi (20 millions), le réaménagement de l’ancienne décharge de Sidi Moumen (25 millions), des espaces verts de l’avenue Mohammed-V (10 millions), la réfection du parc zoologique (20 millions), la création de nouveaux espaces verts au niveau du périmètre urbain (10 millions), la plantation d’un million d’arbustes (20 millions) et la restauration de plusieurs parcs (60 millions).

Enfin un théâtre!
Le Souverain a inauguré hier le Théâtre Mohammed VI. Très attendue, cette nouvelle structure constitue, selon Mohamed Sajid, «une véritable bouffée d’air frais pour la culture. A noter que les Casablancais attendent depuis 15 ans la concrétisatio de ce projet.
Le Théâtre Mohammed VI relève du complexe culturel Roches noires et s’étend sur une superficie de 4.852 m2. Doté d’une salle de spectacle d’une capacité d’environ 700 places, il coûte 65 millions de dh.

La culture aussi
Le programme de mise à niveau et de restauration des infrastructures culturelles de Casablanca s’élève à 754 millions de DH, dont 30 millions pour la réhabilitation de la bibliothèque multimédia et du centre d’artisanat de la Grande mosquée Hassan-II. Quelque 110 millions de DH sont en outre affectés à la réfection et à la restauration de plusieurs théâtres et bibliothèque de la ville, alors que 7 millions DH iront à la restauration du conservatoire, 5 millions au projet visant à augmenter la capacité d’accueil de l’école des Beaux-arts et 2 millions au réaménagement de la bibliothèque de Sidi Maârouf.

D’autre part, 16 millions de DH seront destinés à la construction de complexes culturels à Sidi Maârouf, Sidi Bernoussi et Hay Hassani, 250 millions de DH à la réalisation du grand théâtre de Casablanca, 200 millions à la réhabilitation de l’ancienne médina et du centre-ville, 40 millions à l’aménagement des Habous, et des installations à caractère culturel et 94 millions de DH à l’aménagement du littoral au niveau d’Anfa, Sidi Abderrahmane, d’Aïn Sebäa et du Paseo.

Ali Jafry
Source: L'Economiste

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