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Toujours plus de morts sur les routes marocaines

La guerre des routes continue de sévir au Maroc. Pas plus tard que mercredi dernier, 17 personnes ont trouvé la mort, et 26 ont été blessées dans un accident de la route près de Settat. Non loin de la région, trois personnes, dont deux Saoudiens ont été tuées et cinq blessées le même jour. Encore une fois, l'excès de vitesse et le manque de vigilance du conducteur ont été à l'origine de ce drame.

En effet, selon le ministère de l'Equipement et des Transports, 8172 véhicules de transport public de marchandises et de voyageurs, hors taxis, ont été impliqués dans des accidents corporels de la circulation routière en 2005, soit 10,07% de l'ensemble des véhicules impliqués dans les accidents durant cette année.

Et pourtant, depuis l'accident qui a eu lieu à Aïn Harrouda et qui a secoué l'opinion publique en 2003, le ministère de tutelle a décidé de prendre des mesures draconiennes pérennes, pour stopper l'hémorragie des routes. «Avant cette année, le ministère n'avait pas de politique ou de stratégie permanente. Il attendait de recevoir une claque pour prendre des mesures ponctuelles», avoue Khadija Bourara, responsable de la communication du ministère de l'Equipement et des Transports.

La claque étant reçue, des mesures sécuritaires ont été imposées aux transporteurs de voyageurs, grands pourvoyeurs d'accidents de la circulation. Elles exigent un maximum de vigilance au niveau de l'état mécanique des véhicules et du nombre de voyageurs, plus de contrôle au niveau des gares routières, une limitation de la vitesse grâce à l'installation de mouchards dans les véhicules…. «Le but étant de responsabiliser d'avantage les transporteurs, en leur imposant de n'engager que des conducteurs titulaires», affirme Khadija Bourara.

Un projet du code de la route, instauré par le ministère, prévoit également de renouveler le parc automobile du transport public et du transport individuel pour remplacer les véhicules vétustes. Mais il apparaît qu'il en faut beaucoup plus pour mettre fin à la guerre des routes.

Excès de vitesse, surcharge technique, mauvais état des véhicules, non respect du code de la route, non port de la ceinture de sécurité… sont autant de raisons qui font que nos routes soient de plus en plus meurtrières. Les études nationales réalisées sur des échantillons bien de chez nous montrent que la majorité des accidents sévissent en milieu urbain. Selon un responsable du service de sécurité routière, c'est dans les agglomérations que les deux tiers des accidents de la route ont lieu.

En revanche, les plus meurtriers se produisent sur les routes campagnardes où la vitesse excessive sévit le plus fréquemment. Concernant les causes des accidents de la route, le facteur humain est placé en tête de liste, vitesse excessive et imprudence sont à 90% responsables de ce fléau. L'état des routes en est responsable à 5%. Quant à l'infrastructure routière et à l'état de la voirie, ils sont placés en dernier lieu.

Et pourtant, un plan stratégique intégré d'Urgence (PSIU) issu de la Stratégie nationale de sécurité routière, a été établi au niveau du ministère de tutelle pour «stopper la tendance à la hausse des accidents de la route qui progressait de 4,7% en moyenne depuis 1996», comme le précise un responsable du service de sécurité routière. «Il s'agit d'un plan triennal multidisciplinaire, qui a démarré en avril 2004 et qui prendra fin en 2007.

Il est articulé autour de 7 axes: la coordination à haut niveau, la législation, le contrôle et la sanction, la formation à la conduite, la voirie et l'infrastructure routière, le secours et enfin l'information et la sensibilisation», précise-t-il. Selon la même source, les résultats ont dépassé les objectifs du plan. En 2005, les accidents de la route ont enregistré une baisse de 7,11% avec un bilan moins lourd de tués (de 13579 à 12035).

Ainsi le bilan, de cette année s'établit à 51559 accidents corporels, 80881 victimes dont 3617 tués, 12035 blessés graves et 65229 blessés légers. L'analyse comparative des données statistiques de l'année 2005 avec celles de 2004 fait ressortir : une diminution du nombre d'accidents de 51687 à 51559, une diminution de 11,3% du nombre de blessés graves (de 13579 à 12035), une diminution de 2,02 % du nombre de blessés légers (de 66571 à 65229).
Cette persistance des accidents de la route malgré les actions du ministère de tutelle a poussé ce dernier à entreprendre un plan stratégique sur une dizaine d'années.

Ce plan comprend la mise en place de Comités régionaux de la sécurité routière. Un renforcement de la répression est à l'ordre du jour. Un travail de sensibilisation est également en train de se mettre en place pour l'intégration de l'éducation routière dans les programmes et disciplines scolaires, y compris dans les jardins d'enfants, les collèges et les lycées.

Kenza Alaoui
Source: Le Matin

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