Menu

Auxerre : L’islam et la femme, un débat instructif contre les préjugés

La salle de conférence de l’abbaye Saint-Germain était archi-comble, vendredi soir, pour le débat sur la place de la femme dans l’islam. De musulmans, bien sûr, mais aussi de catholiques et d’athées.

Le sujet dépassait - il est vrai - les clivages et les croyances pour ramener aux questions universelles, que sont l’égalité des sexes et l’émancipation de la femme.
Sur un sujet aussi délicat, il importait aux organisateurs d’éviter tout dérapage.

Mais avec Malika Dif, écrivain spécialiste de l’islam et conférencière, Omero Marongiu, sociologue, et Jilali Maazouz, avocat originaire du quartier Sainte-Geneviève, le débat fut heureusement de très haute tenue, instructif et ouvert. Ainsi Malika Dif rappela-t-elle au cours d’un long exposé « les fonctions importantes occupées par les femmes musulmanes au temps du prophète Mahomet ».

Devant un auditoire captivé, elle insista aussi sur le droit des femmes, « identique à celui des hommes », à travailler et « à refuser le mari qu’on lui propose », brisant ici et là quelques idées reçues et invitant à ne pas mélanger les coutumes ancestrales et la religion.
Dans la salle, certains musulmans ont exprimé leur joie de « ne pas avoir entendu le mot « islamiste » en une heure et demie de débat », ajoutant que « ce n’est pas l’islam qui retire ses droits aux femmes, mais l’homme et la tradition patriarcale ». Laquelle, selon les intervenants, aurait vocation à disparaître des mœurs (du moins en France), grâce à l’accès au savoir des musulmans en général, et des femmes en particulier.

A l’issue du débat, les participants ont pu continuer à échanger autour d’un buffet préparé en commun et profiter d’un spectacle de musique arabo-andalouse. Histoire de clore en douceur une soirée riche en enseignements.

Source : L'Yonne Républicaine

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com