Basri: "Il faut éviter la politique d'éradication de l'islamisme"

"L'erreur à ne pas commettre dans la gestion de ce dossier est de laisser seuls les sécuritaires le gérer", affirme l'ancien numéro deux du régime monarchique marocain et ministre de 1974 à 1999.

Installé depuis quelques mois à Paris où il vit sans titre de séjour régulier, Driss Basri multiplie les sorties médiatiques en attendant un hypothétique retour au Maroc. Sa gestion "laxiste" de l'islamisme avait été mise en cause par l'actuel ministre de l'Intérieur, Mustapha Sahel, dans un entretien accordé en septembre au quotidien espagnol "El Pais".

Le débat sur l'intégration des islamistes marocains au paysage politique est particulièrement vif depuis les attentats de Casablanca (45 morts, le 16 mai 2003).

Ces événements terroristes "ont été utilisés par les responsables actuels comme argument pour régler leurs comptes avec certaines forces politiques qui n'ont pourtant aucun lien avec le radicalisme belliqueux", estime Driss Basri en citant notamment le parti islamiste de la Justice et du Développement (PJD) qui, selon lui, "a démontré une proximité certaine avec le peuple marocain".

Troisième force parlementaire depuis les élections législatives de septembre 2003, le PJD traverse actuellement une crise liée aux divergences entre les "modérés" et les "radicaux", emmenés par l'avocat Mustapha Ramid, favorable à l'application de la Charia (loi coranique).

Vendredi, à l'occasion de la rentrée parlementaire, le roi Mohammed VI a souhaité l'adoption d'une nouvelle loi sur les partis politiques pour éviter "un multipartisme anarchique et débridé". Ce nouveau texte, élaboré par le ministère de l'Intérieur, devrait notamment interdire tout référentiel religieux dans les statuts des formations politiques marocaines.

Source : Associated Press