Réunion stratégique de l’Otan à Rabat

En face, le ministère des Affaires étrangères, particulièrement Youssef Amrani, DG des Affaires bilatérales et à ce titre, directeur politique. C’est la première fois que l’Otan tient une réunion de travail à l’extérieur des pays membres. C’est un signal fort pour accélérer ce dialogue et dans la capacité du Maroc à jouer le jeu. N’a-t-il pas participé aux opérations au Kosovo et en Bosnie aux côtés de l’Otan!

En fait, la délégation arrive aujourd’hui jeudi. Un dîner officiel lui sera offert par le gouvernement. Et les travaux proprement dits ne démarrent que vendredi matin.

L’ordre du jour comporte plusieurs points. Le premier concerne l’avenir du dialogue entre l’Otan et les sept pays du dialogue méditerranéen, engagés il y a déjà quelques années, mais avait du mal à s’installer.

Selon ses promoteurs, la rencontre vise à renforcer la dimension politique du dialogue avec les sept pays de la Méditerranée, décidée en décembre 2004 à Istanbul en Turquie. Une réunion le mois dernier en Sicile au niveau des ministres de la Défense de l’Otan et les pays du dialogue, avait réaffirmé la volonté de continuer dans la même voie. Vendredi, les participants feront le point sur l’après-Istanbul et aborderont d’autres aspects de la coopération pratique dans les mois à venir et dans différents domaines.

Sur le registre de la coopération technique, la question de l’interopérabilité des forces armées entre l’Otan et les pays du dialogue méditerranéen sera au centre des débats. Des exercices conjoints sont montés entre ces pays et ceux de l’Otan. Le Maroc a participé à deux exercices et a été observateur dans un autre. En tout cas, chaque pays peut se servir dans un menu, concocté à Bruxelles, en fonction de ses besoins. Ce programme d’activités, dans le cadre de la coopération technique, comprend aussi des séminaires, des visites, des formations sur des aspects pointus. Chaque pays choisit en fonction de son engagement et sa volonté de s’impliquer dans le dialogue.

La lutte contre le terrorisme sera également abordée, particulièrement au niveau des échanges de renseignements. Sur ce même chapitre, il sera question de l’«Active Endeavour», une force maritime opérationnelle qui patrouille en Méditerranée. Elle est chargée de la surveillance et du contrôle des grands couloirs en Méditerranée orientale. Selon une source proche du dossier, plus de 41.000 navires ont été interpellés depuis le début de l’opération. C’est une sorte de force de dissuasion. Le Conseil de l’Otan a décidé d’étendre la zone d’opérations d’«Active Endeavour» à l’ensemble de la Méditerranée. Une source proche du dossier affirme que le Maroc souhaite intégrer cette force qui protège la paix et la stabilité en Méditerranée.


Les sept du dialogue

L’Otan a engagé un dialogue politique avec sept pays de la rive sud de la Méditerranée. Il s’agit de la Mauritanie, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie et Israël. L’objectif de l’Alliance est de s’ouvrir de plus en plus vers d’autres Etats.

Mohamed CHAOUI
Source : L'Economiste