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Le gouvernement de Zapatero veut intégrer 400 000 immigrés

Volte-face dans la politique d'immigration du gouvernement espagnol. Alors que l'exécutif de José Maria Aznar avait mis en place une politique fondée sur le contrôle aux frontières et sur la non-régularisation des sans-papiers, Zapatero, lui, met l'accent sur l'intégration dans le marché du travail des immigrés clandestins.

La secrétaire d'Etat à l'Immigration, Consuelo Rumi, a prévu de lancer un Plan d'intégration sociale et économique des immigrés qui sera présenté à la rentrée au Parlement. En outre, elle propose de signer un pacte avec toutes les formations politiques du pays pour que l'immigration ne soit plus un sujet de confrontation. Consuelo Rumi prévoit aussi de lancer un appel à l'Union européenne pour obtenir davantage de fonds afin de renforcer le contrôle des frontières.


Le premier objectif de ce plan est de légaliser les 400 000 travailleurs immigrés embauchés au noir. Outre que cette mesure doit améliorer l'intégration des immigrants dans la société espagnole, elle doit aussi réduire les embauches non déclarées qui gonflent l'économie parallèle. Dès le mois de novembre, le gouvernement central présentera une étude pour chiffrer la demande de main-d'oeuvre pour l'année 2005. Il est prévu aussi de redéfinir les accords d'immigration avec les pays émetteurs d'immigrés comme le Maroc, l'Equateur ou la Roumanie. «Nous allons mettre en place des visas de recherche de travail d'une durée de trois mois», a expliqué Consuelo Rumi.


Pour y parvenir, le gouvernement a demandé aux trois régions autonomes – Andalousie, Catalogne, Madrid –, les plus concernées par l'immigration, de présenter aux autorités centrales une étude de leurs besoins en main-d'oeuvre. Avec cette initiative, l'exécutif de Zapatero coupe court aux réclamations de ces régions qui souhaitent obtenir la compétence sur l'immigration. «La Constitution espagnole dit clairement qu'il s'agit d'une compétence exclusive de l'Etat central», a rappelé Consuelo Rumi.


Conscient que l'Espagne représente une des premières portes d'entrée en Europe de l'immigration (23% des clandestins passent par l'Espagne), l'exécutif socialiste veut placer le problème au centre des débats européens. L'Espagne présentera au Conseil européen des ministres de l'Intérieur, en septembre, une demande pour obtenir une aide financière pour le rapatriement aux frontières des clandestins et pour renforcer les contrôles de sécurité, notamment dans le détroit de Gibraltar. L'équipe du premier ministre socialiste souhaite par ailleurs obtenir des fonds pour étendre le système de surveillance électronique (Sive), mis en place sous Aznar, à toute la côte andalouse et aux îles des Canaries. «Le Sive a donné de bons résultats car il a permis cette saison de détecter en mer presque toutes les embarcations en provenance du Maroc et à destination de notre littoral», a commenté la secrétaire d'Etat à l'Immigration. Samedi, quatre Africains ont pourtant trouvé la mort au large de l'île de Fuerteventura lorsqu'ils essayaient de rejoindre la côte dans une «patera» avec trente-six autres immigrés à son bord.


Les socialistes espèrent dégager une large majorité au Parlement pour l'approbation de leur plan de choc. Le Parti populaire s'est déjà montré réticent et a mal digéré les critiques de la secrétaire d'Etat à l'Immigration à l'égard de leur politique. Consuelo Rumi a déclaré que son plan allait «rattraper les erreurs du PP qui a laissé pourrir la situation en refusant de légaliser des milliers d'immigrés, provoquant ainsi un retard considérable dans les administrations locales noyées sous des tonnes de dossiers de demandes de régularisation».

Source: Le Figaro

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