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La visite de «travail» de Brice Hortefeux, ministre Français de l’Emploi et de la Formation professionnelle au Maroc, la semaine dernière, a été marquée par une rencontre…informelle avec Fouad Ali El Himma, ancien ministre délégué au ministère de l’Intérieur, fondateur du nouveau courant politique, Parti Authenticité et Modernité (PAM), mais, surtout, l’ami (très) proche du roi Mohammed VI.
L’échange entre les deux hommes demeure secret. Cependant, le timing laisse à penser que les discussions ont porté sur la coopération du Maroc avec l’UE, en matière de lutte contre le trafic de cannabis. En effet, la visite de Brice Hortefeux à Rabat a coïncidé avec celle de Nicolas Sarkozy, président de la République Française, en Espagne, avec au menu des débats, le renforcement des liens entre les deux nations pour lutter contre le transit de haschich sur leur territoire en provenance de l’Afrique du nord, et du Maroc en particulier. Il aurait même décidé de mettre sur pied une politique commune avec des embarcations dites rapides qui seront postés sur les eaux marocco-espagnoles afin d’intervenir sans forcément attendre le feu vert et la concertation des autorités marocaines.
C’est dire la motivation et la détermination de la France et de l’Espagne à mieux contrôler la route maritime et ses «chargements» illicites et, surtout, à adresser un message clair et limpide au Maroc.
Du coup, les conventions interministérielles signées entre le ministère de l’Emploi du Royaume et de l’Hexagone, lundi 27 avril 2007, ont une portée plutôt symbolique et la rencontre entre Fouad Ali El Himma et Brice Hortefeux (particulièrement bien introduit au Maroc), elle, à une dimension hautement politico-stratégique.
Si la fermeté et la tolérance 0 semble avoir été au cœur des débats, c’est la démarche entreprise par le ministre Français (et également ami de Nicolas Sarkozy) qui mérite un décryptage.
Le Maroc est-il (à nouveau) en ligne de mire de l’UE sur la question du trafic de haschich et son circuit de passage en direction de l’Europe via les eaux espagnoles ? L’«utilisation» de l’axe Rabat / Paris par l’Espagne est-elle synonyme de relations difficiles entre José Luis Zapatero et le roi Mohmmed VI ?
Le choix (stratégique) de la diplomatie française d’envoyer Brice Hortefeux porter un message à Fouad Ali El Himma ne donne-t-il pas l’impression que la ligne entre les Palais de l’Elysée et celui de Rabat serait sous tension ? Et enfin, on peut s’interroger sur le «choix» de Fouad Ali El Himma comme relais ?
Rachid Hallaouy
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