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Arabisation de la vie pulblique au Maroc. L'Istiqlal ne désespère pas

Le parti de l'Istiqlal ne lâche pas prise et revient à la charge concernant l'arabisation de l'administration et de la vie publique. Le groupe parlementaire du parti de Abbas El Fassi à la Chambre des représentants vient de déposer une proposition de loi relative à la question.

«Il s 'agit tout simplement de respecter les dispositions de la Constitution et que ces dispositions soient traduites dans la réalité et la vie quotidienne», explique Mohammed Al Ansari, membre du bureau exécutif de l'Istiqlal, qui rappelle toutes les tentatives avortées pour faire adopter une telle loi.

La revendication par l'Istiqlal, de rendre obligatoire l'usage de la langue arabe dans la vie de tous les jours des citoyens, ne date pas d'hier. En 1998, le groupe des conseillers du PI avait déjà déposé une proposition de loi allant dans ce sens. «A quatre reprises, le gouvernement avait demandé à repousser l'examen d'un tel texte et même promis de légiférer par décret», explique M. Ansari, qui occupe également le poste de président de la commission de la Justice à la deuxième Chambre. Pour ce dernier, le gouvernement a toujours demandé à dispo­ser de plus de temps pour trancher par la voie d'un texte réglementaire alors que députés et conseillers, dont ceux de l'lstiqlal, optaient pour une initiative parlementaire. Cette dernière, à les en croire, pourrait par la suite faire l'objet d'une décision du Conseil constitutionnel sur requête du gouvernement.

Pour ne rien arranger aux choses, l'Exécutif dispose, lui aussi, d'un projet de décret dans le pipe. Ce projet se trouve actuellement au niveau du Secrétariat général du gouvernement. Elaboré par le ministère de la Modernisation des secteurs publics du temps de Mohamed Boussaïd, ce projet de décret est le fruit de longues concertations ayant associé plusieurs ministères et services publics depuis 2001. En définitive, cela a donné une mouture finale de neuf articles, dont le principal rend obligatoire l'usage de «la langue officielle» dans les documents de travail, les correspondances, les procès-verbaux et dans tout document faisant l'objet d'un échange entre les administrations. La même obligation concerne également les délégataires de services publics dans leurs relations aux usagers et clients. Même les sites Internet des ministères et services publics seront obligés de prévoir une version en langue arabe. Toutefois, même adopté, ce projet de décret devra attendre tout un arsenal de textes applicatifs. En attendant, on pourra assister à un nouveau bras de fer entre le gouvernement et les parlementaires hérauts de la langue arabe, en premier lieu, les propres amis de Abbas El Fassi.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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