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Energie: Examen difficile pour le gouvernement El Fassi

Les députés de la commission des secteurs productifs de la Chambre des représentants ont été sensibles à l’exposé, avec slides, de Amina Benkhadra, ministre en charge de l’Energie et les Mines, sur le budget de son département.

L’exposé fut riche en information. Les intentions sont bonnes: Benkhadra s’engage à «diversifier les sources d’approvisionnement afin d’éviter toute rupture au niveau du marché fourni par le raffinage local et l’importation d’autres produits pétroliers». Pour le comment, c’est une autre paire de manches. L’opposition, à travers le PJD notamment, n’a d’ailleurs pas manqué de tancer la ministre sur la mise en œuvre du programme gouvernemental. Un chantier urgent si l’on en juge d’après certains chiffres. A commencer par la compensation dont les subventions aux produits pétroliers atteindront 10 milliards de DH au cours de cette année contre 7,5 milliards pour 2006.

La ministre a également abordé le thème du gaz naturel, particulièrement le projet de la station de stockage du gaz naturel liquéfié. La première étape des études relatives aux dimensions des différentes infrastructures est terminée. Mais le choix du port d’accueil du projet devra se faire entre Jorf Lasfar et TangerMed. La deuxième étape relative à l’étude faisabilité technique et économique, est en cours de réalisation. Déjà, on sait que la capacité de la station s’élève à 5 milliards de mètres cubes par an à l’horizon 2013-2014. La réalisation de ce projet nécessitera un investissement de 9 milliards de DH sur une durée de 5 à 6 ans. C’est le secteur privé qui sera sollicité.

Un chantier qui rend sceptiques les députés du PJD qui n’ont pas oublié que «ce département «n’a pas été capable de trouver une solution avec les opérateurs pour faire aboutir le Code gazier ni pour faire avancer la libéralisation du secteur électrique. Quand la consommation progresse régulièrement de 8%, alors que la production locale ne couvre que 5 à 6% des besoins», a rappelé en substance Abdelkader Amara, vice-président de la commission et spécialiste des questions énergétiques au sein du PJD. Pour lui, le retard enregistré dans la réalisation des infrastructures de production, de transport et de distribution de l’énergie dépasse une année. Beaucoup de temps a été perdu. Aujourd’hui, il est urgent de s’attaquer au grand chantier de la réforme du secteur de l’énergie. D’ailleurs, la Banque mondiale a accordé au Maroc un prêt d’un montant de 100 millions de dollars, soit près de 750 millions de DH, pour accompagner la mise en œuvre de cette réforme.

Sur le nucléaire, Benkhadra marque une rupture avec son prédécesseur en se disant «favorable à cette nouvelle source d’énergie». Elle a d’ailleurs annoncé le lancement des études dans ce sens.

L’OCP a également focalisé l’attention du débat au Parlement. Des députés ont réclamé une clarification de la situation de l’office. Ils veulent savoir «où sont partis les 34 milliards de DH de déficit de la caisse interne de retraite et le pourquoi de 20 milliards de DH nécessaires à son programme d’investissement», dit en substance l’un d’entre eux. «De plus, comment la CDG qui gère une partie des fonds des retraites, peut-elle investir dans une affaire qui ne marche pas», s’est interrogé Amara. En tout cas, le DG de l’OCP devra venir devant la commission parlementaire pour s’expliquer sur tout.

Produits pétroliers
C’est ainsi que, pour 2007, la consommation des produits pétroliers est estimée à 8 millions de tonnes, soit 3,8% par rapport à 2006. C’est le gasoil qui arrive en tête avec 45,6%, suivi du fuel avec 22,4% et le butane avec 19,2%. Quant au kérosène, il intervient à hauteur de 5,6%, le super pour 5% et le propane pour 2,2%. Le total de cette consommation portera la facture pétrolière cette année à 43 milliards de DH, soit une progression de 7% par rapport à 2006.

Source: L'Economiste

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