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Ce que donne le microcrédit au Maroc

Les associations de microcrédit ne font plus peur aux banques. Du moins pas autant qu’à leur création, quand leurs principales ressources reposaient sur les organismes d’aide internationaux.

Aujourd’hui, plusieurs d’entre elles sont estimées solvables et peuvent profiter de prêts en bonne et due forme: des sommes importantes auxquelles sont appliquées les taux du marché. «Ce sont des taux d’environ 5% qu’une banque applique à toute société de confiance», souligne Noureddine Ayouch, président de la fondation Zakoura. Cette dernière ainsi que trois autres associations de microcrédits (Al Amana, Fondep et Al Karama) ont bénéficié, vendredi dernier, d’un crédit de 373 millions de DH. Financement octroyé par la Société générale marocaine de banques (SGMB) qui a, à l’occasion, affiché son intention d’accompagner l’expansion de la microfinance au Maroc. Abderrahim Harouchi, ministre du Développement social, présent lors de la signature des contrats, a toutefois signalé que le secteur ne se limite pas aux microcrédits mais doit être complété par une gamme d’outils, notamment la micro-épargne et la micro-assurance.

Question répartition des prêts, Jerôme Guiraud, président du directoire de la SGMB, souligne que les critères adoptés ont suivi les besoins exprimés et l’importance des programmes de chacune des associations. La plus grosse part a été remportée par Al Amana avec 220 millions de DH. A la Société générale, on indique que c’est le plus gros montant jamais consenti pour les associations de microcrédit dans les régions du Moyen Orient et d’Afrique du Nord. La fondation Zakoura a, pour sa part, bénéficié d’un montant de 118.5 millions de DH, Fondep de 33 millions de DH et Al Karama de 1,5 million de DH.
Le secteur se porte donc bien, et l’intervention des banques prouve qu’il est même générateur de valeur ajoutée. Et ce, grâce aux associations qui se professionnalisent et le prouvent à travers des indices parlants: les taux de recouvrement enregistrés s’élèvent à 99%. «Même les banques ne font pas mieux. Nous avons certainement des choses à apprendre de ces associations», indique Guiraud.

Un souci reste néanmoins très présent dans le secteur. Il s’agit de la couverture du monde rural. L’action des associations y est encore très limitée. Pourtant, les campagnes sont prioritaires dans les programmes de l’INDH. Mais l’offre en microcrédit reste concentrée en milieux urbain et périurbain et le rural n’est, aujourd’hui, couvert qu’à hauteur de 18%. Pour changer la donne, le secteur continue à bénéficier du soutien de l’Etat. Celui-ci y prévoit une enveloppe de 200 millions de DH répartie sur 5 ans, dans le cadre de l’INDH.

Microcrédit en chiffres
- Le Maroc compte 13 associations de microcrédit.
- 700.000 bénéficiaires pour un montant global de près global de 9 milliards de DH.
- 66% des clients de la microfinance sont des femmes.
- La demande actuelle est estimée à 3 millions de clients.

Ichrak Moubsit
Source: L'Economiste

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