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Forum Maroc-Italie : Rome veut changer de rang

Forte de près de 200 personnes, une mission économique italienne séjourne à partir d’aujourd’hui à Casablanca. Composée d’opérateurs et d’hommes d’affaires, la mission est conduite par Emma Bonino, ministre italien du Commerce extérieur, et Luca Cordero di Montezemolo, président de la Cofindustria (Confédération générale des industries italiennes).

Auprès de l’Institut italien pour le commerce extérieur (ICE), on souligne que l’Italie souhaite développer ses relations économiques avec le Maroc. «Et pourquoi pas en devenir un partenaire privilégié, le Royaume se distinguant par une remarquable stabilité politique et une excellente santé économique», affirme Massimiliano P. Sponzilli, directeur de l’ICE. Ce dernier fait remarquer que pour les sept premiers de l’année en cours, l’Italie a vu ses exportations vers le Maroc augmenter de 28% par rapport à la même période de l’année 2005 atteignant un montant de 712 millions d’euros (près de 7,9 milliards de DH). Les exportations du Maroc vers ce pays ont également enregistré une augmentation de 13% au cours de la même période s’élevant à 326 millions d’euros (soit plus de 3,5 milliards de DH).

Selon l’ICE, les exportations italiennes vers le Maroc sont constituées en grande partie de machines industrielles (1,386 milliard de DH), de tissus (913 millions de DH) et d’appareils de distribution et de contrôle électrique (660 millions de DH). Pour sa part, le Maroc fournit à l’Italie essentiellement des articles d’habillement (640 millions de DH), du poisson transformé et en conserves pour 491 millions de DH, des fils et câbles électriques (467 millions de DH) et des huiles végétales (184 millions de DH).

La mission d’opérateurs économiques italiens vient au Maroc avec la ferme conviction de «faire des affaires avec leurs homologues marocains étant convaincus que le Royaume regorge de grandes potentialités qui peuvent être exploitées en commun», souligne Sponzilli. «Même si nous sommes très satisfaits de nos échanges avec le Maroc, nous souhaitons les développer encore plus et explorer d’autres créneaux de coopération économique qui nous permettrons, pourquoi pas, d’être le premier partenaire du Royaume», ajoute-t-il.
L’Italie avait déjà entamé une «politique agressive» pour se positionner sur le marché marocain. Politique qui a permis une évolution soutenue des échanges commerciaux et un rapprochement économique entre les deux pays renforcé par certaines affinités notamment sociales et humaines qui ont rendu possible l’implantation en Italie d’une importante communauté marocaine. Cette dernière est en tête des communautés étrangères établies dans la péninsule italienne.
Les liens de coopération entre les deux pays sont régulièrement renforcés par ces opérations de partenariat jugées d’une grande portée. Dans les milieux économiques, on cite particulièrement l’accord signé avec la société Italcementi pour la réalisation d’un investissement visant à doubler la production de ciment dans l’unité d’Agadir et aussi celui passé avec le groupe italien Snamprogetti pour la mise à niveau et l’extension de la raffinerie de la Samir.

Cependant, et malgré sa position de troisième partenaire commercial du Maroc, l’Italie est encore à la traîne en ce qui concerne les investissements dans le Royaume. Ils restent, en effet, assez faibles par rapport à ceux d’autres pays méditerranéens. La cause en serait, selon les observateurs, la composition même du tissu économique italien dominé essentiellement par des PME et qui ne permet pas d’importants investissements à l’extérieur du pays. L’Italie n’est que le neuvième investisseur au Maroc. Les montants investis n’ont pas dépassé, en effet, 70 millions de DH au cours du premier trimestre 2006. Bien loin donc derrière la France (1,314 milliard de DH), l’Espagne (427 millions de DH), les Emirats arabes unis (417 millions de DH), le Royaume-Uni (415 millions de DH)… Certes, ils ont plus que doublé par rapport à la même période de 2005 où ils n’ont été que de 23 millions de DH, mais les opérateurs économiques des deux pays s’accordent à dire qu’ils sont encore bien en deçà du potentiel offert de part et d’autre.

Jamal Eddine HERRADI
Source : L'Economiste

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