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M. Oualalou : Le rôle des transferts des MRE est primordial

Le ministre des Finances et de la Privatisation, M. Fathallah Oualalou a souligné mercredi à Paris que les transferts des Marocains résidant à l'étranger (MRE) jouent un rôle important dans le renforcement de la position du Maroc à l'extérieur, précisant que ces transferts ont permis de couvrir les deux-tiers du déficit commercial du pays au cours de la période 2001-2005.

Intervenant lors d'un atelier sur "les transferts des migrants" organisé dans le cadre de la Conférence de Paris sur les financements innovants du développement (28 février-1-er mars), M. Oualalou a indiqué que le maintien des transferts des MRE à des niveaux élevés, reflète la confiance accrue dans l'économie marocaine et l'amélioration de l'attractivité du Maroc, notamment en matière de consolidation de la stabilité macroéconomique et d'accélération des réformes structurelles.

"Les transferts des MRE sont pour une part significative un vecteur de la solidarité familiale", a-t-il fait remarquer, ajoutant qu'ils contribuent à améliorer les conditions de vie des populations des régions les plus pauvres et à limiter l'exode rural et l'immigration de manière générale.

Pour M. Oualalou, ces transferts qui se sont chiffrés à 4,2 milliards de dollars en 2004, participent dans une large mesure à la dynamique économique du pays et jouent un rôle décisif dans la consolidation des agrégats macroéconomiques.

Rappelant les principaux motifs qui poussent les immigrés de par le monde à transférer leurs économies vers leurs pays d'origine et qui sont essentiellement la solidarité familiale, l'épargne et l'investissement, M. Oualalou a précisé que les 2,3 millions de MRE qui se rendent chaque année dans le Royaume, participent activement à la promotion du secteur du tourisme national grâce à la part non négligeable qu'ils accordent aux dépenses de voyage.

Il a signalé que les MRE contribuent également à l'essor du secteur de l'immobilier, accordent de plus en plus d'intérêt aux opérations boursières et participent, de par leur épargne, à augmenter la liquidité de l'économie et à renforcer les ressources du système bancaire qui servent au financement de l'économie nationale.

Les dépôts des MRE, a fait savoir le ministre, représentent environ 25 pc des dépôts auprès des banques commerciales et sont répartis à parts quasiment égales entre les dépôts à vue et les dépôts à terme.

Après avoir relevé que les transferts des MRE représentent près de 20 pc des recettes courantes de la balance des paiements, le ministre a expliqué que ces transferts qui proviennent pour l'essentiel des pays de l'UE, contribuent à financer les besoins en biens d'équipement et des matières premières nécessaires pour la dynamique de l'activité économique.

"Ainsi, ces transferts permettent de couvrir 25 pc de nos importations globales et plus de 40 pc des importations en provenance des pays de l'UE", a-t-il précisé.

M. Oualalou a souligné par ailleurs que l'approfondissement des réformes dans le secteur financier devrait permettre une meilleure canalisation des transferts des MRE et une allocation plus efficiente à travers un système financier moderne, sain et solide.

Le renforcement de la supervision, du contrôle du marché financier et de la transparence et la mise en conformité des règles prudentielles avec les standards internationaux, sont les principales mesures pour atteindre cet objectif, a noté le ministre.

Et d'observer que les envois pécuniaires des MRE ne constituent que la facette visible de leurs transferts. "La partie la moins visible est les transferts sociaux et les flux d'idées ainsi que les transferts de connaissances qui ont un impact non moins négligeable en termes de facilitation du dialogue entre les civilisations et de rapprochement des peuples", a dit le ministre.

Il a également mis l'accent pour les pays en développement destinataires des transferts de mettre en oeuvre des politiques appropriées permettant le maintien et le renforcement de ces transferts, d'une part, et la transformation de ces ressources financières en investissements productifs au service de la croissance, de la création d'emplois et de la réduction de la pauvreté.

Pour M. Oualalou, ces politiques englobent notamment la modernisation du secteur financier et du système des paiements, l'amélioration du climat de l'investissement et le renforcement de l'Etat de droit notamment en matière du droit des affaires.

Cet atelier, dont les travaux ont été modérés par M. Miguel Angel Moratinos, ministre espagnol des Affaires étrangères, s'est déroulé avec la participation de Mme Brigitte Girardin, ministre française déléguée à la Coopération, au Développement et à la Francophonie et M. Francisco Carrion Mena, ministre équatorien des Relations extérieures.

Source : MAP

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