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L'Etat et le capitalisme national : Querelle stérile

Le Rapport sur le cinquantenaire est explicite sur le rôle du secteur privé. Il y est écrit en substance que les capitalistes marocains ont failli à leur mission de développement. Le verdict est, bien entendu, cautionné par le Palais. Voyons du côté du gouvernement, maintenant.

Un jeune ministre, très apprécié dans les milieux d’affaires, n’a pas hésité à me confier en aparté que nous manquons de secteur privé. “Au moment critique des privatisations ou des montages pour les projets structurants, le capital national fait défaut”, argue-t-il. Voilà qui devrait déplaire à nos capitalistes qui estiment, eux, avoir fait ce qu’il fallait pour recruter, développer et accroître la puissance marchande du pays.

Pour se défendre, ils répliquent qu’on a le secteur privé qu’on mérite. Construit sur fond de compromis, à la fois familiaux et politiques, le capitalisme national a évolué dans l’antichambre du pouvoir. Il progresse quand celui-ci le lui permet et selon les conditions qu’il lui impose et stagne pendant les périodes de flottement où le pouvoir semble se chercher. Ainsi, si l’Etat critique le manque d’initiative du privé, ce dernier lui en veut de ne pas lui laisser de marge pour évoluer.

A travers ces critiques passionnées, chacun fait porter le chapeau à l’autre. La réalité, la vraie, se reflète sur le terrain. Plus de chômage, moins de croissance, de déficit commercial… Messieurs, vous avez tous échoué et il est temps de vous reprendre en laissant vos querelles de côté.

Khalid Tritki
Source : TelQuel

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