Téléphonie fixe : Méditel sur le marché dès janvier

Othman Benjelloun et Miguel Menchen, respectivement président du directoire et DG de Médi Télécom, ont donné une conférence de presse, mardi 19 juillet à Casablanca, pour présenter l’évolution et les perspectives de l’opérateur suite à l’obtention de la deuxième licence fixe.

Selon Benjelloun, «l’avenir de Méditel est très prometteur, surtout après l’octroi de la licence fixe. Cette année signera probablement le premier exercice bénéficiaire pour la société». Fort de cette attribution, le management de la filiale de Téléfonica estime que «dans un avenir très proche, celle-ci deviendra l’opérateur intégré des services télécoms le plus avancé au Maroc». Pour ce faire, la société compte sur les structures bâties pour le mobile et sur le réseau commercial constitué de 1.100 points de vente, répartis sur 300 grandes lignes et petites villes du Royaume et 4.000 points de publiphonie nouvellement installés.

De plus, l’opérateur engagera des investissements conséquents à l’horizon 2010. Le montant avancé est de 4 à 5 milliards de DH pour la seconde licence fixe et la 3G. «Ce qui permettra la création de 1.500 à 2.000 emplois directs et indirects», souligne Benjelloun. Pour débloquer ces fonds, Méditel ne recourra pas, du moins pour l’instant, à une quelconque opération sur le capital. «Une restructuration du capital est prévue pour 2006. Nous travaillons actuellement sur les différentes opérations possibles», indique Menchen.

Selon lui, l’opérateur déploiera près de 1.000 km de réseau en fibre optique afin d’assurer les liaisons de la téléphonie fixe Méditel. Les modalités de ce déploiement ne sont pas connues à ce jour. L’opérateur aura à choisir entre la location des réseaux déjà existants tels que celui de l’ONCF, ou bien construire son propre réseau, «même si cette dernière option se révèle excessivement coûteuse», souligne un expert en télécoms.

Le réseau fixe de Méditel reliera dans un premier temps Tanger à Marrakech et Rabat à Fès, pour ensuite s’étendre à une grande partie du Royaume. Pour assurer les liaisons, Méditel s’appuiera sur la technologie wimax (standard de transmission sans fil à haut débit pouvant assurer jusqu’à 10 Mb/seconde de connexion). D’ailleurs, l’opérateur a déjà lancé un appel d’offres pour ce marché, et les résultats seront connus la semaine prochaine.

La direction de Méditel a par ailleurs insisté sur le nécessaire dégroupage des boucles locales, prévu par la note d’orientation générale relative à libéralisation des télécommunications et non encore finalisé.

Côté distribution, l’opérateur comptera sur son ancien réseau ainsi que de nouveaux intégrateurs pour les packs entreprises. Une chose est sûre, «Méditel ne créera pas, comme l’a laissé croire la rumeur, sa propre société de distribution», soutient le staff. Celui-ci rappelle que lorsque l’entreprise est entrée sur le marché du mobile en 2000, plus de 15.000 emplois indirects ont été créés. En cinq ans d’existence, l’opérateur a atteint la barre des 20 milliards de DH d’investissements.


Retour sur investissement plus rapide

«Pour le fixe, le retour sur investissement ne sera pas aussi long que pour le mobile». Miguel Menchen, DG de Méditel, l’explique d’abord par l’écart entre les deux prix payés pour l’acquisition des licences (11 milliards environ pour la seconde licence du mobile et seulement 75 millions de DH pour celle du fixe). Ensuite, poursuit-il, lorsqu’il avait acquis la licence du mobile, l’opérateur ne disposait d’aucune structure et a dû tout mettre en place. En revanche, le fixe bénéficiera de toutes les installations déjà existantes, du circuit de distribution et des ressources humaines. Pour ce dernier volet, Méditel s’est engagé à recruter un minimum de 250 personnes.

Naoufal BELGHAZI
Source : L'Economiste