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Tetouan : La recette Marjane face à la contrebande

Folie ou insouciance. Telle avait été qualifiée l’aventure tangéroise de Marjane en 2002. Avec l’ouverture d’un nouveau magasin à Tétouan en décembre dernier, c’est le coeur même de la contrebande auquel s’est attaqué la chaîne d’hypermarchés. L’objectif recherché était de généraliser l’offre de services de Marjane à l’ensemble du pays», justifie Toufik Belkadi directeur de Marjane de Tétouan.

Après six mois d’exercice, le magasin tire son épingle du jeu avec une mention passable. «Il est vrai que nous n’avons pas encore atteint nos objectifs, mais nous avons réussi à drainer plus de 3.000 visiteurs par jour», note Toufik Belkadi.

Le week-end, l’affluence dépasse 4.000 clients en moyenne. Mais la fréquentation reste en dessous des objectifs, les responsables comptent sur l’été pour combler l’écart. Les MRE très nombreux dans la région, sont des habitués de la grande distribution en Europe. Ils vont probablement tirer la fréquentation vers le haut. Les rayons qui marchent sont ceux des produits locaux, crémerie-biscuiterie, entre autres, qui sont deux des produits touchés par le trafic de contrebande. Comme son homologue de Tanger, l’hypermarché de Tétouan a encore quelques soucis avec les alcools, un produit sur lequel la contrebande a un net avantage de prix en raison du poids des taxes. Idem pour les cosmétiques, concède son directeur. Sur certains articles d’hygiène, le différentiel de prix peut aller jusqu’à 70%.

Selon le patron de Marjane Tétouan, même avec des marges nulles, il est extrêmement difficile de s’aligner sur les prix de la contrebande. Pour garder sa clientèle, le magasin n’hésite pas à sacrifier la marge sur quelques produits où il est attaqué par la contrebande. L’objectif même d’un hyper c’est de vendre au moins cher en ciblant la population au revenu faible. «La contrebande existe, c’est un fait, mais c’est aussi un pari pour nous de donner l’exemple et de montrer que ce n’est pas une fatalité».

Afin d’encourager la fréquentation, Marjane envisage de mettre en place des navettes gratuites au départ des quartiers éloignés et à forte densité démographique. Une manière, espèrent les responsables du magasin, de résoudre la difficulté de mobilité qu’éprouvent ces populations. Ironie du sort, les habitants de Sebta représentent une clientèle à fort potentiel de croissance. Régulièrement, ils font leurs emplettes à Tétouan, avec une préférence pour les produits de mer.

Depuis bien des années, ces frontaliers faisaient le trajet à la recherche de produits frais, poisson, légumes, mais aussi du pain. La tradition a été accentuée par l’arrivée de Marjane à Tétouan. L’hypermarché n’a pas raté le filon. Son rayon de produits frais, poissons et autres fruits de mer est l’un des mieux garnis du magasin. «L’offre est bien meilleure qu’à Sebta. A nous d’en profiter», se réjouit Belkadi, le patron de l’hypermarché. Pour une fois, la contrebande est battue d’avance.


Aswak Assalam aussi

La chaîne d’hypermarchés du groupe Chaabi va ouvrir un premier magasin à Tanger après Rabat, Marrakech et Kénitra. La construction va démarrer au mois d’octobre. La durée de réalisation est de 9 mois, selon des sources au sein de la société. L’hypermarché Aswak Assalam de Tanger sera bâti sur une superficie de 10.000 mètres carrés destinés à la vente et au stockage, agrémenté de 44.000 mètres carrés affectés aux équipements annexes, parkings entre autres. L’investissement global s’élève à 125 millions de dirhams, dont 41 millions au titre de la construction du bâtiment principal.
L’hypermarché comprendra aussi une galerie marchande en plus des aires de vente. 300 personnes seront employées sur le chantier. Le magasin emploiera 150 personnes.
Le groupe Chaabi compte aussi se lancer dans la construction de logements pour cités universitaires à Tanger.

Source : L'Economiste

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