Banco Santander, le premier groupe bancaire espagnol, a annoncé lundi 28 décembre dans un communiqué, avoir vendu 10% du capital détenus dans Attijariwafa bank (AWB) à la Société nationale d’investissement (SNI) pour 367 millions d’euros (4, 1494 milliards de dirhams). La transaction permettra à Santander de réaliser une plus-value de 223 millions d’euros, qui sera comptabilisée dans l’exercice 2010, a-t-on ajouté.
Toutefois à l’issue de cette opération, Santander qui était le deuxième actionnaire principal d’AWB, après l’Omnium nord africain (ONA), détiendra encore une participation de 4,55% dans la banque marocaine, a précisé la banque à la Commission nationale espagnole de régulation des marchés financiers.
Après le retrait de Telefónica de Méditel au profit d’opérateurs marocains, et ce désengagement partiel de Santander du capital d’AWB, faut-il craindre un mouvement de fonds espagnols vis-à-vis du Maroc ? Ou faut-il comprendre que le moment est propice pour les Ibériques de tirer profit de leurs investissements marocains ? Pour rappel, Telefónica avait vendu pour 400 millions d’euros, ses parts dans le deuxième opérateur national à des sociétés marocaines déjà actionnaires dans Méditel. Au passage opérateur historique espagnol de télécommunications a réalisé une plus-value très intéressante, comme vient de le faire Santander.
Cependant, on se demande ce qui a poussé la première capitalisation boursière bancaire de la zone euro à céder des parts dans AWB ? Santander a en effet été affecté par le ralentissement économique et l'effondrement du secteur immobilier en Espagne. Mais l’explication se trouverait selon l’agence de presse Reuters, dans « l’optimisation du capital de la banque espagnole ». Santander chercherait-il à se concentrer sur les investissements les plus stratégiques et les plus rentables dans d’autres pays, notamment en Amérique Latine où il est fortement ancré? Difficile à répondre pour le moment.
La SNI était déjà présente dans le capital d’AWB à travers sa filiale (35,05%) ONA, premier actionnaire du groupe présidé par Mohamed El Kettani. Elle devient du coup le deuxième actionnaire de la banque contrôlée majoritairement par sa propre filiale.
Ibrahima Koné
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