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Filière oléicole au Maroc : Plus de 21 milliards sur 10 ans

Ambitieux les objectifs pour la filière oléicole à l’horizon 2020. Le Plan Maroc vert lui réserve en effet une place de choix. Outre les 16 plans régionaux dont les conventions ont été signées avec l’Etat, toutes les professions concernées sont impliquées. Mieux encore, des opérateurs de renom y sont aussi étroitement associés au développement de la filière. Lesieur Cristal, Les Conserves de Meknès -pour ne citer que ces gros producteurs- ont passé des mémorandums d’entente pour agréger de mégaprojets.

D’emblée, les projections tablent sur la multiplication par deux de l’oliveraie actuelle. Il s’agit de la porter à 1,2 million d’hectares d’ici 2020 au lieu de 680.000 ha actuellement. A cette échéance, la production s’établirait à 2,8 millions de tonnes d’olives contre 700.000 réalisées en 2008. Rien qu’à l’amont le volume attendu devrait générer un chiffre d’affaires de 22 milliards de DH, soit quatre fois plus que le niveau actuel. A l’exportation, pas moins de 16 milliards de DH seront réalisés au titre des expéditions d’olives de table et d’huile d’olive.

Le volet social n’est pas en reste. On estime le nombre d’emplois à près d’un demi-million de journées de travail par an. Pour le moment, l’ensemble de la filière génère quelque 100.000 emplois permanents occupés pour l’essentiel dans la transformation. Cette composante compte 700 unités modernes de trituration, 30 huileries mixtes et 68 conserveries d’olives de table. Mais à côté, on recense 16.000 huileries artisanales absolument hors normes. Dans la conservation, on constate aussi la présence d’une multitude de petits ateliers artisanaux. D’où l’ampleur des efforts à déployer dans la mise à niveau de l’outil de transformation.

Certes, la filière a toujours fait l’objet d’une attention toute particulière de l’Etat: un système de subvention jugé assez attrayant. Sans oublier qu’elle a déjà fait l’objet de plusieurs plans de développement mais les résultats n’ont pas été à la hauteur des objectifs affichés. Il faut dire que l’essentiel des nouvelles plantations a été réalisé avec la même variété qui prédomine, la picholine marocaine en l’occurrence. «Cette fois-ci, soutient-on de source professionnelle, les dysfonctionnements tout comme les facteurs limitants ont été bien identifiés». Et, les solutions ont été arrêtées de commun accord entre l’administration et la profession.

Tout d’abord, l’investissement global prévu sur les 10 prochaines années est de 21,1 milliards de DH dont 8,4 seront supportés par l’Etat. Il s’agit de planter 540.000 ha en variétés performantes adaptées aussi bien à la trituration qu’à la production d’olives de table. L’objectif est d’exporter 120.000 tonnes d’huile et 150.000 d’olives de table. Le tout sera développé autour de projets d’agrégation, notamment dans le cadre du pilier solidaire.

A titre d’exemple, le mémorandum passé avec Lesieur prévoit l’agrégation de 30.000 ha de superficie oléicole à réaliser dans les provinces de Tétouan, Larache, Sidi Kacem, Taounate, Meknès, Fès et Taza. Une superficie identique sera agrégée par Les Conserves de Meknès dont le projet concerne toute l’arboriculture fruitière mais s’intéresse aux mêmes régions. Avec à la clé la révision à la hausse des primes à l’investissement. La valorisation de la production bénéficierait ainsi d’une subvention équivalente à 10% du coût de l’investissement. La promotion et la diversification des marchés seront soutenues à raison de 1.000/DH par tonne exportée sur une période de 10 ans.

Mais le marché intérieur bénéficie aussi d’un intérêt tout particulier. Il s’agit d’augmenter la consommation locale pour la faire passer à 4 et 5 kg/habitant respectivement pour les huiles et olives de table contre 2 et 3 actuellement. Cela passerait par la modernisation des infrastructures de transformation, de conditionnement et de commercialisation.

Dans ce cadre, la profession s’engage à augmenter la capacité de trituration à 2,2 millions de tonnes et celle de la conservation à 500.000. Le tout devant assurer une qualité irréprochable. Au demeurant, l’adoption de système d’assurance qualité et le recours aux technologies respectueuses de l’environnement font partie des engagements des professionnels. A charge pour l’Etat d’assurer toutefois la modernisation des circuits de commercialisation et la lutte contre l’informel.

Source : L'Economiste

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