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Maroc: Moins de touristes européens pour 2009

Que peut espérer le Maroc des touristes européens en 2009 ? avec la conjoncture économique difficile que traverse le continent, les Européens ont bien signifié qu'il feraient ttout pour réduire leurs dépenses.

Les budgets voyages sont-ils concernés par cette stratégie d'austérité ? Une enquête réalisée par la Direction de la stratégie et de la planification au sein du ministère du Tourisme et l'Observatoire du tourisme apporte la réponse. Connaître les intentions des touristes classiques du Maroc devrait informer sur le déroulement de cette année et donc déterminer si le secteur est parti pour vivre une dure saison ou non. L'analyse porte sur les principaux pays émetteurs. De prime abord, elle révèle un très faible positionnement du Maroc auprès des marchés européens qui optent automatiquement pour d'autres destinations pour leurs vacances. En 2008, le comportement des touristes du Vieux continent n'a pas montré beaucoup de perturbations. 75% des Européens ont voyagé au moins une fois l'année dernière,presque autant qu'en 2007. Seulement 40% se sont contentés de voyages dans leur propre pays sinon au sein même de l'Europe. L'Espagne s'illustre comme la destination la plus visitée parles Européens. Elle est suivie de la France et de l'Italie. Que comptent faire les clients du Maroc en 2009 ? La tendance à la baisse se confirme,puisque les touristes devraient sensiblement réduire leurs voyages. 50% seulement des Européens entendent effectuer cette année des séjours de 3 à 14 nuitées. Mais la plus mauvaise nouvelle, c'est que ces mêmes clients sont 45% à planifier leurs vacances à l'intérieur de leur pays. Une manne qui échappe donc aux autres destinations, y compris le Maroc. C'est une tendance qui s'avère très forte chez les Espagnols et les Italiens avec respectivement 71 et 68%. La destination Maroc devrait certainement perdre en clientèle cette année pour des raisons indépendantes de son attractivité.

Il faut dire aussi que le pays n'est pas si attrayant, même en temps normal. En clair, 0 ne figure sur aucune liste des destinations préférées des touristes européens. Si 4% des touristes français optent pour le Maroc, ce dernier n'est cité par aucune autre nationalité. Les Espagnols préfèrent, pour leur voyage à l'étranger, l'Italie et le Portugal, les Britanniques optent, eux, pour l'Espagne et la France, les Allemands pour l'Espagne et l'Italie, etc. L'enquête donne d'ailleurs des éléments de réponse sur la faiblesse de la position du Maroc. Pour choisir la destination de leurs voyages, les Européens sont près de 40% à recourir à Internet. Or, cet outil n'est pas assez exploité par les tour-opérateurs marocains.

Mais si certains volets stratégiques sont à développer, il existe également des actions immédiates à réaliser afin de sauver l 'année 2009. Pour cela, il faut que les professionnels fassent preuve d'une grande réactivité. L'étude indique que pour réduire leurs dépenses en 2009, les voyageurs ont plusieurs recours. Certains choisissent de raccourcir leurs séjours et d'autres préfèrent s'orienter vers des destinations low cost. Aussi,pour conquérir ces touristes plus près de leurs sous, le Maroc doit commercialiser les produits adéquats. L'affaiblissement des marchés émetteurs européens devrait également pousser les T.O ainsi que les institutionnels du secteur à développer d'autres marchés. Les touristes des pays du Golfe, les Américains et les Asiatiques (surtout les Japonais) se sont fait remarquer ces dernières années parleur mobilité accrue, mais le Maroc reste assez absent de leurs plans de vacances.

Positionnement: Le Maroc mise tout sur l'Europe

Les statistiques des arrivées touristiques montrent clairement que le tourisme marocain n'existe que grâce aux marchés européens. En 2008, le Maroc a reçu 1,7 million de Français, en hausse de 6% en comparaison avec 2007. Près de 600.000 Espagnols ont également visité le pays avec une hausse plus significative de plus de 10% par rapport à l'année précédente. Le classement des marchés émetteurs se poursuit avec l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie et la Belgique. Ce sont tous des pays qui offrent eux-mêmes de bons plans de vacances en interne à leurs habitants. Ils forment donc des
marchés volatiles, surtout en temps de crise. Le Maroc se pose aujourd'hui des questions sur ces marchés à travers l'étude que l'Observatoire et le ministère du Tourisme ont réalisée. Ces inquiétudes s'expliquent par l'affaiblissement de la croissance des arrivées en provenance des pays européens. Si l'Allemagne a crû de 12%, le Royaume-Uni a reculé de 19%, l'Italie et la Belgique n'ont évolué que de 5%. Il faut attendre que la période de crise passe afin de définir un repositionnement plus efficace sur ces pays qui ont à leur portée des destinations très attrayantes, connues et bien commercialisées.

Ichrak Moubsit
Source: Le Soir Echos

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