La découverte d'Anchois I prend de l'ampleur. Inconnue jusqu'à hier, l'annonce de l'existence d'un gisement de gaz naturel au large de Larache se précise de plus en plus.
L'Office national des hydrocarbures et des mines (Onhym) s'est fendu lundi, dans la soirée, d'un communiqué laconique où il confirme la découverte de deux réservoirs de gaz naturel dans la région. Mais l'Onhym s'est interdit d'avancer des chiffres quant au potentiel du gisement ou de commenter ceux avancés par ses trois partenaires, le groupe pétrolier hispano-argentin «Repsol YPF», le gazier espagnol «Gas Naturel» et le britannique Dana. Ces derniers sont d'ailleurs à l'origine de l'annonce de ces découvertes évaluées à 100 milliards de pieds cubes. Un gisement qualifié de «très important» par des experts. «Nous avions l'information depuis une semaine, mais les autorités tentaient de noyer le poisson. Mais il semble que des gisements importants se confirment au Maroc», confie un professionnel de la place. Toutefois, si l'importance du gisement est réelle, son exploitation commerciale n'est pas encore claire. Et sur ce volet, les partenaires de l'Onhym se sont passé le mot : prudence. Il n'en demeure pas moins qu'un recoupement d'informations révèle la préparation d'une opération stratégique. Ainsi, selon le pétrolier espagnol, une demande sera présentée officiellement à l'Etat marocain pour prolonger son contrat. «Nous cherchons a étendre notre licence d'exploration au Maroc pour procéder à de nouveaux travaux de recherche», nous a déclaré depuis l'Espagne Kristian Rix, directeur médias à l'international de la société Repsol. «C'est la procédure habituelle que suivent les opérateurs. Le permis de Repsol devait prendre fin prochainement. Et pour exploiter le gisement, il lui faut une licence d'exploitation de plus de 10 ans au minimum», nous explique un expert en énergie.
Du côté de l'Office national des hydrocarbures et des mines, on affirme que des négociations sont en cours avec les différents partenaires pour connaître l'issue de cette découverte. Par extension de la licence d'exploration, le responsable de Repsol entend la transformation du permis de prospection, détenu par l'Espagnol, en «concession». La seule volonté de Repsol d'aller vers une concession témoigne du «sérieux» de la chose, nous explique notre source. Il reste cependant à déterminer le potentiel commercial. Et sans entrer dans le détail du communiqué de l'office marocain, il s'agit d'un calcul d'épicerie où les compagnies pétrolières doivent définir le coût d'extraction et les marges qu'ils peuvent en tirer. Si ces marges sont concluantes, la vente peut commencer. «D'autres études sont nécessaires pour calculer la réserve et l'étendue delà découverte», explique Kristian Rix, de Repsol. Selon ce dernier, ces études prendront quelques mois de plus. Pour l'Onhym, la prudence est de mise. On annonce que les études ne vont pas se faire dans l'immédiat. «Les tests risquent d''endomrnager les réservoirs», précise l'Office. Dans un communiqué officiel, l'Onhym dit que pour «des raisons de sécurité» et pour «une meilleure planification de l'appréciation du potentiel de ces deux réservoirs», il a été décidé de suspendre momentanément les travaux pour mener au cours des six prochains mois les études technico-économiques complémentaires nécessaires a une «appréciation optimale du potentiel de ces deux réservoirs». Ces décisions ont été prises lors de la «dernière réunion» du comité de direction du partenariat ONHYM-Repsol YPF, Gas Naturel et Dana Petroleum. Aucune précision n'a été avancée quant à la date de cette réunion. Vous l'avez donc compris, l'Etat préfère tempérer le temps de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un deuxième «bluff», après le fiasco de «Lone Star», à Talsint