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La croissance marocaine à 1,7% au 2e trimestre

La croissance économique s’est fixée à 1,7%, au deuxième trimestre, fixant le PIB marchand, hors agriculture, à 6,5%. C’est ce que révèle le tout récent point de conjoncture du Haut-commissariat au Plan (HCP). Selon le document, le contexte extérieur du Maroc a été marqué, pour les mois suivants, «par un ralentissement de la croissance dans la zone euro, les tensions qui pèsent sur le prix du pétrole et les matières premières». Ainsi, les importations devraient avoir augmenté et les exportations, à l’inverse, s’être tassées encore plus. Ce que confirment les derniers chiffres de l’Office des changes.

Hors agriculture, la bonne santé de la demande intérieure devrait toutefois avoir fait grimper la croissance jusqu’à 6,5%, pour le troisième trimestre également.

Le HCP explique que l’économie marocaine a été affectée, depuis les derniers mois, par la décélération du commerce international et le climat d’incertitude ayant touché le secteur financier américain. La progression de la demande étrangère adressée au Maroc a ainsi ralenti de janvier à août: 4,5% contre 17,8% l’année précédente. Le recul de 66% de la récolte des trois principales céréales, par rapport à la moyenne des cinq dernières années, n’a pas aidé à la situation. Les importations céréalières n’ont eu d’autres choix que de monter en flèche. Par contre, pour les secteurs non agricoles et particulièrement celui du BTP, les orientations favorables ont été maintenues. Le BTP, justement, a vu son rythme de croissance s’établir à 12% pour le deuxième trimestre. Le secteur a bien profité des grands projets d’infrastructures et de la demande en logements neufs. Celle-ci a connu une hausse de 34% entre janvier et août 2007. Même son de cloche du côté de l’industrie. Malgré le renchérissement des coûts des intrants et le ralentissement à l’export, l’élan de croissance de ce secteur a atteint 4,7%, au deuxième trimestre. Le tourisme se porte également assez bien: les nuitées avaient grimpé de 5,9% et les recettes de 11,1% à fin août. A noter que les performances se sont légèrement tassées. Fin septembre, le ministère du Tourisme affichait +4% pour les nuitées et +10% pour le second indicateur. Comme on le sait, l’inflation a été mieux maîtrisée que l’an dernier. Le HCP la situe à 2,2% à fin septembre, contre 3,2% en 2006. Les transferts des MRE avaient augmenté de 15,5% à fin août, et les crédits à la consommation de… 40%!

L’investissement productif a aussi le vent dans les voiles. De fait, l’importation des biens d’équipement et les crédits y afférant ont cru respectivement de 12,7 et 20,7% pendant les huit premiers mois de 2007. Pourtant, le renchérissement des coûts des facteurs de production et les difficultés à l’approvisionnement auraient pu freiner cette croissance.

Pour rappel, le diagnostic et les prévisions conjoncturels du HCP sont établis sur la base des informations obtenues grâce à ses enquêtes de conjoncture, celles sur les prix et la production qu’il effectue périodiquement.

Atteindra-t-on les 2,5% prévus?
Le ministère des Finances prévoit que 2007 finira sur une croissance de 2,5%. C’est bien sûr très peu, quand on sait que l’année 2006 a obtenu un score de 8,1%. Selon le rapport économique et financier 2008 accompagnant le projet de Budget 2008, ce sont les activités non agricoles (+5,6%) et surtout le BTP, qui tirent aujourd’hui l’économie vers le haut. L’activité industrielle contribue aussi grandement à la croissance globale (+5,5%). Les services devraient boucler l’année en hausse de 5,6% par rapport à 2006, tandis que la consommation des ménages augmenterait de 5,5%, contre 7,8% en 2006.

Marie-Hélène Giguère
Source: L'Economiste

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