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Magicnoor : Itinéraire d’un prestidigitateur casablancais

Du talent, Noureddine Bellaoui, alias Magicnoor, en a. Avec ses multiples tours de magie, ce jeune magicien de 41 ans parvient aisément à bluffer son public. Maîtrisant l’art de la scène et du théâtre, il est capable de tenir en haleine des spectateurs pendant des heures. Il enchaîne ses tours de magie avec aisance, comme si c’était un jeu d’enfant, toujours avec le sourire. En professionnel, il se produit dans les soirées privées, les anniversaires, les fêtes de mariage ou autres. Ce métier, qui lui permet aujourd’hui de gagner correctement sa vie, il l’exerce depuis plus de 20 ans.

Tout jeune, Noureddine était déjà passionné de magie. Très vite, il déchante car aucune école au Maroc ne forme à cet art. Après trois années d’études aux Beaux Arts de Casablanca, il apprend le métier de scénographe (décoration de scènes). Dans le cadre de l’exercice de cette profession, il est amené à voyager énormément à l’étranger et passe entre trois et six mois dans chaque pays. C’est la chance de sa vie, car cela lui permet de rencontrer des magiciens étrangers qui lui enseignent leur art. Parmi ceux qui l’ont le plus marqué, nous confie Bellaoui, un Indien rencontré en 1990 à Cabo Negro, qui lui enseigne les «anneaux chinois». Quatre ans plus tard, il rencontre le canadien Carl Cloutier, champion du monde de magie dans la catégorie «manipulation», qui lui inculque aussi quelques tours. «Je l’ai collé pendant quinze jours», raconte le magicien marocain. Pendant plusieurs années, Noureddine rencontre de nombreux artistes de renommée internationale dont Jeff MacBride, Nicols Suit, Jayson Burn, Norbert Ferré. Ils lui montrent quelques-uns de leurs secrets, ce qui lui permet de progresser constamment, jusqu’à atteindre un bon niveau. Celui auquel il voue une admiration toute particulière, mais qu’il n’a pas eu l’occasion de rencontrer, c’est l’Américain David Copperfield, qu’il qualifie de «magicien du siècle».

Toujours passionné de magie, Noureddine s’inscit dans des clubs de magie, achète des livres, des accessoires, des DVD. Mais surtout, il pratique énormément, jusqu’à 5 heures par jour. «Aujourd’hui encore, je ne me sépare jamais de ma mallette, qui comporte des jeux de cartes et une série d’accessoires divers.»
Le magicien s’intéresse aussi beaucoup au théâtre, avec une très forte volonté de maîtriser l’art de la scène et de la gestuelle, indispensables à tous les professionnels du spectacle et du divertissement. Il pratique aussi des arts martiaux (en particulier le Taekwondo), ce qui lui donne de l’aisance dans ses déplacements sur scène. De plus, c’est un sport qui rend zen, apaisé et serein.


· Professeur de scénographie

Mais ce n’est qu’en 1998 qu’il se sent capable de passer de l’amateurisme au professionnalisme. II apprend la magie générale, celle pour enfants, la magie de scène et la grande illusion. Au fil du temps, son talent se perfectionne et sa passion augmente.
Jusqu’à il y a deux mois à peine, il vivait et exerçait à Rome, tout en voyageant énormément à travers le monde. Il y exerçait aussi le métier de professeur de scénographie. Sa décision de rentrer au Maroc a été motivée par des raisons familiales. «De plus, j’ai senti que tout est à faire dans ce domaine au Maroc, puisque le terrain est vierge. Il existe très peu de magiciens, aucune boutique d’accessoires, et aucun club». Désireux de contribuer à développer et à valoriser cet art au Maroc, il est même disposé à faire appel à quelques-uns de ses amis étrangers pour l’aider dans cette mission. «Il suffit que la demande le justifie et que nous réussissions à décrocher des contrats sérieux», affirme-t-il. Il souhaite aussi partager son art avec un public varié: dans les écoles, dans les petits villages de montagne, et pourquoi pas dans la rue, comme cela se fait dans d’autres pays. Ce qui lui plaît le plus dans son métier, c’est de partager avec son public un moment agréable, de le divertir et de lui faire oublier les soucis du quotidien.
Pour ce faire, il utilise des costumes originaux, de la danse, une belle chorégraphie, de la musique, mais surtout de l’humour. Les principales qualités pour être un bon magicien, ce sont, d’après le prestidigitateur, l’honnêteté et la générosité. «Ce que j’aime aussi dans mon métier, c’est que la magie est un langage universel, sans barrière de langue, de religion ou de culture», explique-t-il. Malgré le succès qu’il rencontre un peu partout au fur et à mesure de ses apparitions en public, l’illusionniste précise qu’il n’a pas pris la grosse tête («Je suis timide de nature»). Des projets, le magicien en a plein la tête: des spectacles dans tout le Maroc et une série éducative pour la télévision…

Nadia BELKHAYAT
Source : L'Economiste

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