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Un film marocain lauréat des Journées cinématographiques de Carthage

Le film marocain "A Casablanca, les anges ne volent pas" du réalisateur Mohamed Asli a obtenu samedi soir le Tanit d'or des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), la doyenne des manifestations du genre en Afrique et dans le monde arabe, qui célébrait cette année ses 40 ans d'existence.

Tout comme pour le lauréat sénégalais de l'édition 2003, Mansour Sora Wade, c'est le premier long métrage de fiction de ce cinéaste marocain, âgé de 47 ans, qui obtient la consécration suprême des JCC, dont la vocation est de promouvoir le cinéma d'auteur.

Le film raconte l'itinéraire d'un jeune Marocain contraint de s'exiler à Casablanca pour gagner sa vie, contre l'avis de sa femme enceinte. Embauché dans un restaurant, il se fait deux amis. Tous trois se heurtent cependant à des problèmes d'une ampleur dramatique. Casablanca s'avère un leurre qui finit par avoir raison d'eux. Ils se rendent compte que les anges n'y volent pas et que seuls les rapaces planent sur la ville.

Problème d'actualité, l'immigration dans l'espace Schengen a valu au réalisateur tunisien Brahim Letaïef le Tanit d'or dans la section courts métrages. Son film "Visa" tourne en dérision le système d'octroi des documents d'entrée en Europe. Rachid doit réussir la fameuse dictée de Bernard Pivot pour avoir droit au cachet convoité.

Un autre film sur le même sujet, marocain celui-là, "Tanger, le rêve des brûleurs", a reçu le prix de la meilleure première oeuvre.

Le jury international des JCC a par ailleurs décerné des prix spéciaux à trois films dont les auteurs ont eu le "courage" de traiter de "questions sensibles".

Le Tunisien Mokhtar Laâjimi a abordé le thème de la liberté d'expression dans son film "Bab El Arch", dans lequel il brise le tabou de la sexualité. Le Marocain Hassan Benjelloun traite pour sa part de la torture dans "Chambre noire". Quant au Palestinien Ali Nassar, il dénonce l'occupation israélienne dans "Au neuvième mois".

L'Irak, au coeur d'une actualité chaude, a également eu droit aux honneurs. Sami Kaftan, principal personnage du film "Zaman, l'homme des roseaux", qui donne un aperçu des souffrances causées par la guerre, a obtenu le prix de la meilleure interprétation masculine, après avoir été longuement ovationné par la salle. "C'est un témoignage d'amour pour le peuple irakien", a-t-il remercié.

Le prix de la meilleure interprétation féminine a été décerné à l'actrice sénégalaise Rokhaya Niang pour son rôle dans "Madame brouette".

Présidée par le ministre tunisien de la culture Abdelbaki Hermassi, la soirée de clôture a eu comme invités d'honneur le chanteur français Johnny Halliday et le célèbre producteur tunisien Tarek ben Ammar.

Pendant dix jours, les cinéphiles ont pu voir sur les écrans des salles de Tunis 253 films venus de 43 pays. La compétition officielle réservée aux films arabes et africains a vu concourir 22 longs métrages et 13 courts métrages.

Source : Associated Press

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