France : Un bébé marocain sauvé grâce à une mobilisation sur internet

Ils ont offert d'héberger la mère et son enfant en attendant une opération délicate. Faiçal et Rachida Jyed, un couple de Marocains originaires de Casablanca, ont décidé d'héberger dans leur maison située à Caux-et-Sauzens près de Carcassone, Nawal (30 ans) et Souhail, son bébé de 18 mois, rapporte un média local. 

Pour la petite histoire, Souhail est né le 2 juin 2014 avec une atrésie de l’œsophage, une malformation qui fait que l’œsophage de l’enfant n’est pas relié à son estomac. «Mon fils n’a pas pleuré, il n’a pas voulu téter, et régurgitait», témoigne sa mère. Très vite, les médecins lui installent une sonde gastrique au moyen de laquelle, Souhail était nourri de lait via une seringue. «Pendant des semaines, le tuyau de la sonde était un simple tuyau de gaz, et les conditions d’hygiène ne sont pas suffisantes là-bas».

Informé de cette malformation, le père de Souhail abandonnera sa famille poussant Nawal à élever seule son fils dans une maison de 10m2 à Casablanca qu’elle partageait avec sa mère et sa sœur de 6 ans sans réelle possibilité de voir son fils guérir un jour. Mais le passage de Nawal à 2M a vite mobilisé la communauté marocaine qui s’est ruée sur Facebook pour faire des dons.

75 000 € de dons récoltés

«En un an, ils ont réussi à rassembler 75 000 €, et ce malgré des gens mal intentionnés qui en ont profité pour réunir des fonds jamais transmis», explique Faiçal Jiyed. En effet, grâce à plusieurs personnes qui ont organisé des pots communs et des collectes, 31.000 euros ont été récoltés au Maroc, 33.000 euros en France et 11.000 euros aux Etats-Unis. Le devis total de l’hôpital des enfants de Purpan pour l’opération visant à relier l’œsophage à l’estomac de Souhail était arrêté à 75.915 euros.

Plus tard, touché par l’histoire, le couple Jiyed a décidé d’aider en fournissant l’hébergement alors que Nawak et Souhail avait obtenu deux visas temporaires. Arrivés en France il y a 15 jours, les choses s’avèrent plus compliqués. «L’opération n’est pas envisageable avant quelques mois, le temps de “remplumer” ce petit bout de 8,5 kg, de lui faire passer des examens préalables. Et après l’opération, il y a le suivi médical nécessaire de plusieurs mois. L’opération n’est pas bénigne», souligne Bruno Clarisse, le premier adjoint au maire de Caux-et-Sauzens. Il faudra donc prolonger leur séjour toute la durée du traitement, de l'opération et de la convalescence. 

Les soutiens de Nawal et Souhail semblent avoir trouvé un nouveau combat, celui de leur obtenir des titres de séjour de malade et d’accompagnant d’enfant malade. Un rendez-vous est d'ores et déjà prévu à la préfecture de Toulouse pour l'étude de leurs cas.